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Adret

by Centredumonde

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1.
Il faut un début et ça commence mal, comme un conte de fées à l'envers Tu quittes la pièce et je me sens incomplet. Tu reviens, je respire à nouveau, je n'ose pas croiser ton regard, Je me dis que c'est pas le peine, j'ai pas envie de me casser les dents. Impossible de t'oublier, tu me touches. Tu n'y peux rien et j'écris, j'écris et j'attends. Et un soir, ça va trop vite, tu veux rentrer chez toi, je te retiens, C'est déjà la fin, tant d'autres se contenteraient de baisers volés pour le palmarès Une heure comme si c'était tout ce qu'il me restait. Et puis tu es rentrée, j'avais l'odeur de tes cheveux sur mes mains Je n'ai pas pu dormir parce que je savais que c'était sans lendemain Et maintenant j'attends, j'attends que tu m'appelles Mal au ventre, j'attends sans trop y croire. Une boule dans la gorge, ne m'en veux pas S'il te plaît ne m'en veux pas Cette chanson est vraiment nulle mais ça soulage.
2.
Je fermente 04:10
Je suis seul et je pourris Besoin de temps pour me remettre les idées en place Et vague impression de végéter Je n'ai même plus envie de choisir Ne rien faire, ne plus agir Prendre racine et attendre ton improbable retour Un coup de fil, un signe de vie Me réveiller et m'écrier, hurler que je m'en fous Bon allez, je reste sérieux Même si je m'étale Respirer devient inutile sans toi Parce que c'est par ta bouche que je veux me nourrir Dans ma tête, dans ma tête Un stock de souvenirs bon marché Nous, nous partout, je délire, nous partout Mais seulement dans mes rêves Les murs se moquent de moi tellement tu t'en fous
3.
Tu tournes le dos Alors je sais que je peux dire n'importe quoi Parce que tu n'écoutes pas Tes yeux se ferment Comme pour dire ne m'approche pas Et tes mains sont minuscules Dans les miennes ce sont des insectes Et ton regard me désintègre Je parle et tu n'écoutes pas. Je me surpasse dans la médiocrité Je dois avoir la trouille Le perdant magnifique, le beau rôle On peut appeler ça l'ennui Une décharge et mon cerveau Est bon à jeter, construire et tout raser Et s'endormir Tu marches comme on respire Mais c'est pour mieux t'éloigner Au soleil, sourire forcé Et me souvenir de toi, ça m'occupera Je m'efforce de ressembler à rien L'homme invisible un être transparent Et pourtant je veux vivre dans tes yeux Sans t'ennuyer L'ennui
4.
Monomaniaque 04:02
C'est seulement aujourd'hui que je comprends On est tellement purs, des idiots, et je réalise Que je passe ma vie à me chercher des défauts. Pour me sentir mieux, pour me sentir vivant (bis) Je me fabrique des démons qui ne décolèrent pas Je navigue sur un frêle esquif alors que je ne sais pas nager Je fuis, je m'en vais et je m'oublie Je joue, je m'éteins ce soir La tristesse me valorise elle me rend intéressant Comme on a pitié d'un chien affamé Pour me sentir mieux, pour me sentir vivant (bis) Je me fabrique des démons qui ne décolèrent pas Je navigue sur un frêle esquif alors que je ne sais pas nager Et puis la terre sous mes pieds réapparaît, c'est intenable.
5.
Ne me demande pas pourquoi on a tant besoin de contempler nos vides Avec les mains près des yeux pour ne pas voir de fantômes surgir. Ne me demande pas pourquoi nos plaies nous dégoûtent et nous fascinent Comme nos âmes couvertes de cicatrices à peine visibles. Demande moi plutôt L'heure, la lune, de l'argent, le programme, un dessin, une bricole Une fleur, n'importe quoi… Ne me demande pas pourquoi on a tant besoin de savoir jusqu'où on est capable d'aller Pour enfin s'étonner et puis se retourner. Ne me demande pas pourquoi on ne se parle plus depuis la nuit dernière L'espace entre nous est un désert, ça me dégoûte. Demande moi plutôt L'heure, la lune, de l'argent, le programme, un dessin, une bricole Une fleur, n'importe quoi… Et puis non, ne me demande rien, je n'ai que du vent à t'offrir, C'est ça, va-t'en, je m'en fous, tu me fatigues, ne me regardes pas comme ça… Demande moi plutôt pourquoi j'ai la trouille Pourquoi je ne peux pas m'empêcher de tout détruire, de tout casser, Comme si j'étais un enfant gâté
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9.
Les uns me parlent de toi, Les autres de rien Je suppose que cela revient au même, non ? Les uns me parlent du passé Les autres rient du présent Les uns me parlent de nous avant Les autres de ton corps, domaine public, futile, subtil, utile Et aujourd'hui ils l'avouent tous On a partagé tes nuits Je me marre, nos sueurs se mélangeaient Sur ton corps et moi je me disais que j'avais De la chance de t'avoir De la chance de t'avoir Les uns se demandent où tu es Les autres savent où te trouver, Et je te chercherai en vain, On te suivra jusqu'au bout, joli sourire figé, Et d'autres me remercient, grâce à moi ils t'ont croisé, Vous vous êtes emmêlés puis décroisés Et aujourd'hui on en rit tous D'avoir partagé tes nuits On veut savoir qui passait en premier Sur ton corps et moi je souhaite la mort Du second, du troisième et du dernier La mort du second, du troisième et du dernier La mort du second, du troisième et du dernier La mort du second, du troisième et du dernier
10.
Si tu veux me trahir à nouveau Fais-le, tu peux doubler la mise Vas-t'en, je ne te retiendrai pas Et pourtant Dieu sait si je m'accroche À la corde, je me pends dans le vide De tes yeux, mais je ne veux pas tomber J'ai tellement hâte que ce bruit cesse Tu me fais penser à un insecte Changer d'avis, sans arrêt, sans raisons Et puis s'écraser sur la fenêtre Si tu veux que j'arrête de mentir Si tu veux que j'arrête de brailler Vas-t'en, je ne te retiendrai pas Et pourtant Dieu sait si je m'accroche En espérant que le futur proche Sera bien plus accueillant J'ai tellement hâte que ce bruit cesse Tu me fais penser à un insecte Et aujourd'hui tu doutes toujours Je sens qu'enfin tu vas t'allonger
11.
Je sais, tu ne me croiras pas, mais c'est arrivé, et à la télé, ils disent des mensonges, fais moi confiance, une dernière fois… On roulait doucement, sortie de boîte de nuit, et à mes côtés, il y avait cette fille sol Qui se taisait, qui s'endormait Sur une route sinueuse, ma voiture a calé, et elle a pensé, c'est le coup de la panne Et pour m'éviter, elle est sortie Et moi je m'énervais, les mains dans le cambouis, et elle, elle m'a dit, ne te fais pas d'idées On vient me chercher : regarde, ils arrivent… Je sais, ça paraît dingue, j'ai levé la tête, et au-dessus de nous, un engin rose flottait sol Il s'est posé, et la fille riait Et elle s'est transformée, on aurait dit une pieuvre, on aurait dit un aigle, et elle est montée Mais avant de partir, elle a crié Que les terriens étaient des petits joueurs, je me suis mis en colère, après ma voiture, Parce que cette fille, je n'en voulais pas J'avais bien vu qu'elle avait les yeux jaunes, et elle s'est envolée, direction les étoiles Bon débarras, tu ne me manqueras pas ! Je sais, tu ne me crois pas, on a trouvé son corps dans ma voiture sol Et mes vêtements couverts de son sang Moi, je t'assure, ce n'est pas elle, c'est un complot, je n'ai pas rêvé Fais moi confiance Une dernière fois Une dernière fois
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Je meurs et quand je dis " je meurs ", je me rends Je me pends, comme on dit " j'ai mal " pour faire l'intéressant Je mens, seulement de temps en temps, et dans ces cas-là, Je perds le sens de la réalité et vive les faux-semblants ! Je me pends, seulement de temps en temps, et dans ces cas-là, Je meurs, comme on dit " je mens ", tout ça c'est du vent Je chante, et quand je dis " je chante ", c'est faux C'est fou des paroles aussi bêtes, j'arrête… Je perds le sens de la réalité Je me prends les pieds dans le tapis Je tombe à la renverse Je me sens tellement fatigué
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Je sais, je n'ai pas à sourire mais tu me regardes comme si tu portais le monde sur ton dos Tant de responsabilités ça fout la trouille, tant de destins à gérer Je comprends bien que tu sois fatigué, en tous cas trop pour m'écouter Tu dois organiser, planifier la vie des autres pour oublier le fouillis de la tienne Les meubles, la moquette, la cuisine sont propres et sous le tapis la poussière attend Qu'un geste maladroit lui rende sa liberté, qu'elle se balade aux quatre vents Je te demande seulement de lâcher ton fardeau, tu verras, ça ne changera rien… Ça ne changera rien, le vide ôté du vide fait toujours du vide Mais moi j'aurais enfin la paix Zéro moins zéro, opération nulle L'infini moins un c'est encore l'infini Tu fais rentrer ta vie dans des colonnes, des cases, des plannings et des calendriers Tu marches sur des pages couvertes de rendez-vous, tant de choses à faire, de belles affaires Tu ricanes, c'est facile, moi je ne suis rien, juste un pauvre glandeur Mais un beau jour ton agenda t'écrasera et tu finiras bêtement La fierté à plat dans un carnet similicuir, peu importe, d'autres prendront ta place… Ça ne changera rien, le vide ôté du vide fait toujours du vide Mais moi j'aurais enfin la paix Zéro moins zéro, opération nulle L'infini moins un c'est encore l'infini
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Si tu me dis que je ne vaux plus rien Si je te crie qu'être invisible, c'est bien M'entendras tu Quand je m'approcherai, Quand je poserai Mes mains Sur ton cou ?
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Cette nuit, j'ai trop grandi, et maintenant je tiens la terre dans une main. Cher petit, je supprime ton ballon; ce soir, le monde se dégonfle… donnez-moi une aiguille ! Cette nuit, j'ai trop grandi J'en ai trop vu, j'en ai ras le bol, je ne veux plus faire le clown. Et si mon nez est rouge, c'est parce que je bois trop Et si je bois trop c'est parce que tu m'as quitté Pour un clown plus jeune ; que devient notre duo, Que devient notre duo, notre couple de rigolos ? Cette nuit, j'ai trop grandi J'en ai trop vu, j'en ai ras le bol, je ne veux plus faire le clown Et si mon nez est rouge, c'est parce que je bois trop Et si je bois trop c'est parce que tu m'as quitté Pour un clown plus jeune ; que devient notre duo, Que devient notre duo, notre couple de rigolos ?
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Je ne résiste pas à l'envie d'être cinglant avec toi, pardonne-moi Je n'arrive plus à me décider, en attendant, je m'arrache les cheveux. Si je réfléchis, à chaque fois je me fais peur; je ne veux plus penser Autant se vider la tête, laissons les illusions nous réduire en miettes Je voudrais te naturaliser, mettre ta tête dans un bocal et t'admirer Ou encore t'ouvrir le crâne pour prendre un bon bol d'air et puis m'essouffler Je voudrais t'inciser le ventre, t'enlever ce gros caillou qui te sert de cœur Autant se vider la tête, laissons les illusions nous réduire en miettes
20.
Il fait nuit et je rentre chez moi, la fille conduit lentement Aucun son ne sort de sa bouche et les insectes s'écrasent sur le pare-brise. Comme elle n'est pas très jolie, je ne me sens pas obligé de lui parler L'auto radio est cassé alors je m'endors, la soirée a été longue. Un rond-point, et nous frôlons des lumières, bleues rouges oranges, tôle froissée, Un accident, elle ne ralentit pas, je n'ai pu voir les corps qu'on emmenait. Il fait nuit, et je rentre chez moi, je sais que tu ne m'attends pas, J'imagine tes amants déchirés dans les carcasses, leurs corps désarticulés, mélangés au métal. " Et j'espère que c'est quelqu'un que je déteste ", La fille conduit lentement, elle ne répond pas mais elle frémit, Et je sens que j'ai dit une idiotie, ses yeux fixent la bande blanche, je crois que j'ai honte, Alors je lui demande l'heure. Et maintenant, je suis chez moi, la maison est vide, c'est étrange, ils ne sont pas rentrés, J'attends, le jour se lève et je repense à l'accident J'ai un peu froid.
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Elle lui a dit non, elle lui a dit je pars Il lui a brisé les os Elle rampe sur la moquette pour atteindre la sortie Il s'allume une cigarette Certains baisers dessèchent les lèvres Il ne l'a pas supporté Certains sourires glacent le cœur Et c'est le corps qui hurle Certains souvenirs l'assaillent encore Alors il a pitié La compassion ne paie jamais Mais il l'aide à se relever Elle le remercie, elle dit allons prendre l'air Ils vont dans le jardin Il cueille une fleur pour elle et elle, elle cueille une pelle Elle lui fracasse le crâne Certains baisers salissent les lèvres Elle ne l'a pas supporté Certains sourires réchauffent le cœur Comme un appel du pied Certains souvenirs l'assaillent encore Elle s'en libère enfin La compassion ne paie jamais Être gentil, c'est être con Alors elle a creusé Toute la nuit Au petit matin C'était terminé
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L'infini et moi, nous ne sommes pas amis À trop t'idéaliser, je me suis planté. Tu comprends maintenant pourquoi je prends la fuite La chasse est finie, le désir s'est enfui Mon petit oiseau, je chante à nouveau
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Vous faites semblant de croire aux contes de fées Comme si une goutte de naïveté Pouvait purifier un dépotoir Il ne suffit pas d'exalter le beau Afin de masquer notre misère morale On s'attache pour un rien à ceux qui nous font du mal Non, souffrir ne rend pas meilleur. On devrait organiser la coupe du monde des plaintifs Etrangler ceux qui se contentent d'un peu d'air frais ou d'une fleur pour être heureux Ce n'est pas assez Que les peine-à-jouir se rassurent ; Le soleil suffit aux simplets Et j'en fais partie Puisque ton sourire me ravit Non, la faim ne rend pas meilleur On devrait organiser la coupe du monde des plaintifs Etrangler ceux qui se contentent d'un peu d'air frais ou d'une fleur pour être heureux Mais eux disent que ce n'est pas assez On mérite tellement mieux Une route illuminée De quoi s'éblouir Pour l'éternité Bonne nuit
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Se coller à l'autre pour la première fois, l'oreille sur le cœur n'en revient pas S'appuyer sur l'autre quand l'aube ne vient pas, nos mains se séparent et tremblent déjà Rêver avec l'autre que ça ne finit pas, se mordre un peu, surtout les doigts Se confier à l'autre, vomir son passé, l'autre est un ticket vers la rédemption Se nourrir de l'autre, quelle naïveté, la réserve d'amour semblait inépuisable C'est un drôle de mensonge, la plénitude, l'altitude n'a de sens que vers le bas L'exclusivité finit de nous achever, nos promesses d'affamés ne nous ressemblent plus Tu la veux pour la vie alors que c'est fini : tu ne seras pas celui sur qui elle pourra s'appuyer Et surprendre l'autre dans les bras d'un autre, l'autre est magnifique dans les bras d'un autre Et quand cet autre qui te la vole a mon visage, et quand cet autre qui te la vole a mon visage Se coller à l'autre pour la dernière fois, l'oreille loin du cœur ne s'en remet pas ( x4 )
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Dis-moi quelque chose de gentil, je sais, le silence te réussit Dis-moi quelque chose de gentil, je sais, le silence te réussit Je t'en demande trop Je ne te demande rien Et rien pour toi c'est trop Et rien pour toi c'est trop Dis-moi quelque chose de gentil, je sais, le silence te réussit
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La nuit sous mon lit, j'entends gargouiller, je sens qu'ils ont faim, je ne veux pas dormir Ils en profiteraient pour me capturer, me sucer le cerveau, me lécher les pieds… Alors je me protège, la tête sous la couette, je crève de chaud mais c'est pour mon bien. Dans un vieux bouquin, je trouve une formule, j'invoque un zombie qui se fait bouffer Un soir j'en ai marre, c'est la guerre des nerfs, leur recette est prête, Et moi j'ai mes armes, la scie à tentacules, un désintégrateur de supermangeoïde… Alors je les attends de pied ferme, bien décidé à vendre cher ma peau, Je suis pas en promo, la viande c'est du luxe, à table j'ai mangé de la vache enragée Je revêts mon costume de super-héros en nylonnyloïde renforcé. Le combat commence quand tu ouvres la porte… dommage pour toi, tant mieux pour eux Tu ne fais pas le poids, ils se jettent sur toi, le festin les calme, je suis sauvé Merci petite sœur, les mangeoïdes et moi, on est amis, on est amis… La nuit sous mon lit, je les rejoins et nous gargouillons en espérant Que mes parents auront le malheur de venir me lire un conte de fées…
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Rapacity 02:51
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Irma 05:21
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City tree 03:53
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Mandragora 03:09
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C'est facile de se mettre tout le monde à dos Et même si ça fait du bien, Il ne faut pas dire ce qu'on pense. C'est facile de se faire aimer C'est facile et ça fait du bien Il suffit de dire ce que l'autre veut entendre C'est pourquoi je continue à vous parler C'est facile de s'intégrer Il suffit de vous ressembler Voilà l'horreur Je n'ai pas d'honneur
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A mes trousses des molosses, sur mes épaules une hache Un joli costume blanc, et je passe pour un ange. L'échelle m'encombre dans la fuite, ce fut difficile d'en voler une Le mur s'approche, les chiens aussi, le poison ne les a pas tué. Je m'évade de l'asile Où tu m'as fait interner Les hommes en blanc pensaient que j'étais fou à lier Ils voulaient te protéger, pas question de partager ! Tu leur as dit que j'étais Un amant maladroit Je ne pouvais le supporter, du haut d'un pont je me suis jeté J'ai survécu pour vivre enfermé, ça valait pas le coup de se rater Tu leur as dit que j'étais fou Je vais me venger Je m'évade de l'asile Où tu m'as fait interner A mes trousses des hommes armés, sur mes épaules une hache Tu es partie au cinéma, je t'attends dans le jardin.
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Je pourrais toujours me dire Quand j'aurais passé l'âge Que ce monde m'a étouffé On a caché ma place, on a truqué mon destin On a fait de moi quelqu'un de banal Gémir sur son sort vaut bien un message On a pris ma place Quel bonheur, j'en avais même pas Et l'idiot qui me remplace Glisse, glisse en attendant la casse, De passer à la caisse Je pourrais toujours me dire Quand j'aurais passé l'âge Que ce monde m'a affaibli On m'a rendu ma place : Un destin ne vaut pas le coup d'être truqué On a pris ma place…
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Essaie de ne pas parler de toi à la première personne, tu verras C'est difficile de se passer de ce mot magique qu'est le moi Cette formule sans intérêt qui nous rend infirmes et nous renvoie Dos à dos, effrayés que l'autre, l'autre, l'autre ne nous ressemble pas… Aujourd'hui, j'entame une grève Je veux me débarrasser de ma personnalité Aujourd'hui, j'entame la trêve Du singulier, je veux m'effacer, vous laisser ronfler On se rend aveugles à force de trop se contempler, de s'admirer Tu te dissèques, tu t'analyses, pour finalement te dessécher Ton corps va mal, ta tête se vide, le vide se fige pour t'emmurer Dans la peur qu'on te tourne le dos, on tourne le dos, on te tourne le dos Aujourd'hui, j'entame une grève Je veux me débarrasser de ma personnalité Aujourd'hui, j'entame la trêve Du singulier, je veux m'effacer, vous laisser ronfler
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Je trouverai Je trouverai Derrière qui tu te caches Le monstre qui me tâche Ton visage me touche Un ange qui rend lâche Je donnerai Je donnerai Un sens à ta beauté Cette douleur apaisante Je m'affaisse en silence Je dors pour masquer ma lassitude J'invoquerai J'invoquerai Un déluge pour m'apaiser Pour m'apaiser Je dors…
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Je te cède mon corps, j'ai trop fait semblant De savourer nos respirations mêlées Je te rends nos souvenirs, je te rends nos ailes Tu en auras besoin pour me fuir Ne dis pas que tu vas t'améliorer : ça va m'enrager Je te laisse le ciel et ses nuages de pierre Pourvu qu'ils t'écrasent, pourvu qu'ils te brisent Je te laisse nos guerres, je te rends nos larmes Pourvu qu'elles te brûlent, comme tu m'as brûlé Ce que tu m'as pris Offre le à la prochaine idiote qui t'écoutera Je te cède mon corps, il ne vaut plus rien Tu me tiens dans tes bras mais ce n'est plus moi Tu me prives d'espoir, je t'entoure de noir Rions de la peur qui émane de nous J'ai piégé tes tripes, tu vas exploser En pièces détachées, on monte mieux au ciel
45.
Oublie Que je suis Mal Dans ma peau Toi aussi Tu te plais Dans Les décharges Les rappels à l'ordre Toi et moi on s'en fout On ne se bat pas On n'en dort plus Oublie Que je vais Me Me faire la peau Et pour ça J'aurai un siècle Une vie A tes côtés A brûler les factures Rien à payer Ce monde On ne lui doit rien
46.
Du calme, laisse-moi nous haïr en silence Merci, je veux cacher le monstre qu'on est devenu Mais toi tu penses que nos cris méritent une mise en scène Comme si des spectateurs allaient reconnaître tes talents d'actrice La victime martyrisée par un démon Où sont les cornes, les pieds fourchus Que l'opinion m'attribue dans sa grande générosité ? C'est comme ça : même la colère doit se draper dans la dignité Etre comme il faut, sans venin au moment où la main va déraper Du calme, je vais t'offrir une dernière danse Tu sais, je pense qu'un pas de deux fera l'affaire Mais toi, tu crois qu'une étreinte au rabais nous sauvera Parce que quelques badauds nous lancent des pièces de monnaie Pour t'acheter un costume de martyre Et tant qu'à faire, que des cornes me poussent Qu'on me tende un corde, qu'on me lime les griffes Qu'on m'arrache les crocs… C'est comme ça : même la colère doit se draper dans la dignité Etre comme il faut, sans venin au moment où la main va déraper
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Pas d'anesthésie chez le dentiste Je suis un dur de dur Et ceux qui tendent la main Je leur file un coup de poing Les films gore me font marrer Je ne suis pas une mauviette Et ceux qui crèvent de trouille Je leur explose les ­
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Par tes attitudes qui ne prêtent pas à rire Tu m'auras procuré une douleur singulière Mettant mes illusions et mes idées à terre Tel Atlas supportant tout sans rien dire Puis tu es devenue le remède à ce mal Non, je n'ai pas le médicament idéal Et si ton double visait à m'achever En un temps record et sans équivoques Même si la mort devait en résulter J'aurais recours à cette thérapeutique Car la dépendance gomme le mal par ce qui le provoque La dépendance m'anesthésiait Je dois te remercier de t'être fait la malle Et puisque notre fin n'a rien d'extraordinaire Qu'est-ce que cela peut bien faire ? Le remède miracle n'existe pas et c'est sans doute une chance pour moi
49.
Je grimace et ça ressemble tellement à un sourire Dans cette soirée où je m'ennuie Que vous pensez que je m'amuse comme un petit fou Les gens insignifiants sont les plus dangereux Tu t'assieds près de moi et me prends en otage Voilà je suis esclave de ta conversation Tu restes sous le charme de ton charme Tu me racontes tes vacances babos en Lozère Peinture à l'huile, fromage de chèvre Comme je t'envie : être aussi bête que jolie Ta main s'avance, grand numéro… quel idiot je fais ! Ne même pas t'envoyer promener Me lever et tous vous insulter Joseph est gentil Il a apporté des bonbons que vous dévorez avidement En réalisant trop tard qu'ils sont fourrés à la merde, Vous en avez plein les dents Une autre soirée m'attend Désolé Impossible de vous venger Vous n'auriez pas du me faire bailler
50.
Au rayon frais, on trouve des jolies filles Avec des conversations moelleuses à souhait Leurs jolis yeux sans matière grasse Du fromage blanc leurs peaux tendues Du fromage blanc leurs grandes idées Au rayon surgelé gémissent les recalés, Les moches les maigres et les voûtés, Absents, le jour de la distribution, Les lauréats de la laideur qui passent Leur temps à lorgner vers le rayon frais Moi je suis apprenti au rayon boucherie : Avec un bout de merde et du sang pourri J'ai reproduit la machine à bonheur La viande humaine qui fait pleurer Une statuette en steak haché qui porte ton nom A portée de main, j'ai toujours une aiguille Pou te dissuader de t'égarer au rayon surgelé On sait jamais, vu que je m'absente souvent Pour donner un petit coup de main au rayon frais
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La facture 02:59
Vous avez choisi de faire régler chaque mois Le montant de vos dépenses d'air et de lumière Par l'organisme qui tient le compte Dont l'intitulé est rappelé ci-dessus. Vous trouverez ci-contre le montant de chaque versement mensuel Et les dates auxquelles ils seront effectués. Si vous n'êtes pas en mesure de payer, Des sanctions sévère seront prises. Partie calme, en arpèges : Comme vous n'avez pas réglé le mois dernier la facture du droit au libre arbitre Vous serez interné sous peu en camp de redressement civique, A moins que vous ne nous cédiez vos enfants. En guise de rappel, voici quelques conseils de votre chef suprême Cherchez du travail, souriez à vos voisins, donnez nous vos organes, La viande c'est bon pour la santé, une seule pensée en vaut bien des milliers, Jamais de grasses matinées en semaine, votre femme n'a qu'un amant Et vous l'avez choisi, c'est pourquoi vous devez régler vos factures à temps Pour nous permettre de garantir la retransmission des matches de foot.
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Trois idées nous gouvernent Quelques maximes et autres raccourcis intellectuels A peu de choses près, on est tous pareils Certains disent qu'au milieu d'une foule Ils se sentent complètement seuls Certains disent qu'ils se sentent seuls Parce qu'ils sont différents Ils ne se disent pas qu'ils sont seuls Parce qu'ils sont tous pareils Trois idées nous gouvernent Quelques maximes et autres raccourcis intellectuels A peu de choses près, on est tous pareils Ajoutons à cela un fond commun De références Affermissons nos âmes, nos cœurs Pour les rendre plus lisses Mettons-nous en route mais à la même vitesse Pour être sûr qu'aucun de nous ne prenne ses distances Trois idées nous gouvernent Quelques maximes et autres raccourcis intellectuels A peu de choses près, on est tous pareils
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Une table, une chaise, Elise assise. Une table, une chaise, Rémi assis. Pour lui ce sera un verre de Bailey's Une table, une chaise, Elise assise. Une table, une chaise, Rémi assis. Pour elle ce sera un whisky à la fraise Une table, une chaise, Elise assise. Une table, une chaise, Rémi assis. Pour eux ce sera une bouteille de Père Lachaise Elise et Rémi se reposent en attendant le RMI Elise et Rémi n'ont qu'un rêve, celui de vivre assis Une table, une chaise, Elise assise. Une table, une chaise, Rémi assis. Pour lui ce sera une bière hollandaise Une table, une chaise, Elise assise. Une table, une chaise, Rémi assis. Dans ce night-club c'est la fournaise Elise et Rémi se trémoussent, la nuit promet d'être douce Elise et Rémi se trémoussent en attendant le RMI
54.
Le pilleur de tombes s'égare dans nos cimetières Les nuits chancelantes Il ouvre nos mémoires, Ces boîtes à musique Remplies de danseuses en porcelaine qui s'ennuient Il vole nos mensonges Et les agrafe sur un ciel en carton Au petit matin tout est dérangé On a mis les WC dans le salon Mes idées sont en vrac c'est le foutoir Et j'ai du mal à me rappeler ton nom Le pilleur de tombes s'égare dans nos tiroirs Mélange nos neurones Implante des désirs inavouables, inassouvissables Il se moque de la sincérité Qu'on avait à l'époque Quand nos lettres d'amour Etaient aussi notre bouée A midi je ne sais toujours pas Comment les WC sont arrivés là, Qui tu es, pourquoi tu affirmes Qu'on vit ensemble depuis des mois Le pilleur de tombes s'égare dans nos cimetières Les nuits chancelantes Il ouvre sans le savoir Son propre cercueil Il trouve, c'est trop tard Des dizaines de ciels en carton Et une danseuse en porcelaine Sa vie perdue à perdre celle des autres Le pilleur est foutu, s'étant pillé n'existe plus Au petit matin, tout est rentré dans l'ordre On a mis le salon dans les WC Le lit dans la baignoire de la voiture Sauf que moi, je comprends pas pourquoi Tu fais semblant de ne pas te souvenir de moi
55.
Que l'aube glisse froide, comme un suaire Et mette à nu les gratte-ciels dans les airs Déjà un bruit immense retentit sur la ville Déjà les trains bondissent, grondent et défilent Le soleil se lève pour les imbéciles (bis) Le métropolitain gronde et tonne sous terre Les ponts sont secoués par les chemins de fer La cité tremble, des cris du feu des frustrés Des sirènes à vapeur, rauques comme des nuées Le soleil se lève pour les imbéciles (bis) La foule enfiévrée par les sueurs de l'or Se bouscule et s'engouffre dans de longs corridors Trouble, dans le fouillis des toits Le soleil se reflète dans les crachats Le soleil se lève pour les imbéciles (bis) Le soleil se lève pour les imbéciles Et moi je suis le premier debout Qu'est ce que c'est bon d'être un imbécile
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J'ai soudoyé une dizaine de souvenirs Pour visiter les restes de nos entrailles Payant en nature le silence des gardiens Empoisonnant les chiens, puis les hommes qui les nourrissent, Si peu différents de ce que je suis. J'ai demandé aux fées de venir assister A la naissance de nos malentendus Elles sont arrivées et elles étaient armées Un coup pour chaque heure passée à ne rien faire C'est comme si la vie nous avait rouillés. Un mécanicien est venu pour nous aider Il n'a pas trouvé la cause de la panne Il m'a dit que nos cœurs fonctionnaient encore Ce nos semaines de trois dimanches qui nous assomment C'est comme si la vie nous avait rouillés. C'est comme si nos vies avaient rouillées…
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Miss météo 02:20
Aujourd'hui, le matin, le ciel est peu nuageux Sur le nord de la région Alors que des strato-étronus envahissent progressivement le sud. Ils atteignent l'ensemble de la région Et sont porteurs de pluies étronesques Arrivant toujours par le sud en soirée On est dimanche Il est donc conseillé de rester chez soi Bien au chaud à lire Des Mickey Parades pornographiques Les étrons étonnants Pouvant peser jusqu'à une tonne On est dimanche Les températures minimales varient de -830 à +2 degrés centigrades Les maximales, en légères baisse, Atteignent 750 à 8 mille milliards de dollars Le soleil se couchera à 13 heures 20 Pour ne pas gâcher ses beaux rayons tous chauds Sur la tête des imbéciles qui aiment la bronzette On est dimanche Aujourd'hui on fête les " Joseph " Alors bonne fête Cynthia ! On est dimanche (encore une journée de merde dans un pays de merde) On est dimanche
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Why he was 03:44
59.
Hantée 04:14
Maintenant que la lumière du jour faiblit, Je peux montrer mon vrai visage, entre grimaces et cicatrices, Traces des catastrophes, je suis passé sous une voiture Je suis passé sous une voiture Maintenant qu'il fait nuit, Je peux cracher et jurer que le ciel m'a oublié Tendre la main pour écraser un étoile ou deux Certains lisent dans les astres que l'amour durera Je ne vois que tromperies Les élans du cœur ont eux aussi leur fantôme, Une ombre qui n'acceptera pas Le moindre sursis Attendant un faux pas Pour se rembourser Juste le prix du sang versé Quelques centimes au litre Pas plus, c'est trop A l'aube, je partirai en chasse Ave pour seul indice cette lettre sur mon bureau Tu as pris toutes tes affaires, me laissant sur le carreau J'ai froid, je ne veux pas te trouver dans le lit d'un autre Murmurant ces mots qui m'étranglent et me retiennent ici Je resterai dans l'entrée Des heures durant Sans esquisser Ne serait-ce qu'un geste De dépit Peut-être parce que mes forces m'auront quitté Parce qu'on peut être seul et quand même aimé Te savoir heureuse me réchauffera le cœur Parce que c'est moi qui suit parti Et c'était il y a des années Des années que je viens te hanter Et ce n'est qu'au petit matin Que je me souviens Qu'il y a bien longtemps Je suis mort Je ne l'accepte pas Mais toi tu vieillis Et on se retrouvera
60.
61.
On rêve tout haut de se laver à coups de grandes envolées lyriques Des beaux discours avant la bataille et on croit s'enflammer Et moi je rêve de médiocrité Je me regarde pourrir et engraisser Je mène une existence au rabais Je suis content ça me donne le sourire Laissez-moi tranquille, je n'ai pas besoin de grandes idées, de belles lois Je ne cherche pas à me rendre meilleur Un animal n'a pas besoin de morale Rien ne vaut le métal Surtout pas la morale
62.
Je joue les trouble-fêtes, les trouble-ennui Mon propre ennui, une mare d'ennui Je m'incruste dans toutes les fêtes, change la musique Je finis tous les verres, puis les verres me finissent Puis les verres me finissent Je lis mon avenir dans les tâches de vin Celles sur ma chemise ou au coin de tes lèvres J'entame des bras de fer que je ne gagne pas (bis) Je n'aime pas ta nouvelle coiffure, Tes airs de diva Je m'en veux, non, tu ne me plais pas Je vais te croûter les cheveux
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On imagine une chambre meublée avec soin Un lit défait, une bougie sur la table de chevet La fenêtre est toujours fermée, les corps évoluent sans hâte Ici, on n'est pas pressé, on devient ombre, on devient flou On peut réunir tous ceux qui ont dormi ici, Ils en auraient des choses à se dire, on saurait enfin Qui s'est écrasé le poing sur le mur Qui est parti avant la fin Qui attendait la fin s'en sans douter Qui s'est réfugié dans la salle de bains Qui a passé chaque heure de la nuit à s'effondrer Toi, toi tu mérites un beau vol plané On ferait nos comptes, on mettrait dans une case ce pour quoi on t'aimait Dans une autre les rejets, les volte-faces, la douleur injectée On ouvrirait les volets Toi, toi tu mérites un beau vol plané histoire que l'on sache Que tu t'es cachée pour nous échapper Que tu as passé chaque heure de la nuit A nous supplier Toi, toi tu mérites un beau vol plané
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Inverse l'inversion Retourne au ciel En formation carrée En bas à droite La plus jolie fille du monde Vend son corps Pour tuer le temps Détourne toi du sol (bis) La fille tournesol Tournetête N'est pas pour toi Inverse mon tournis Détourne toi du sol Pearl Harbour c'est dépassé C'est périmé La plus jolie fille du monde S'épanouit en bas Une descente en piqué Alors tu t'écrases au sol Pour avoir voulu faire du rase-mottes Avec la plus jolie fille du monde Le tournesol tournecoeur n'est pas pour toi Détourne toi du sol (bis) La fille tournesol Tournetête N'est pas pour toi
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Si tu restais encore un peu auprès de moi Je pourrais te dire que mon âme tremblote Ne me souffle pas Ne m'éteins pas Ne me souffle pas Ne m'éteins pas Dis-moi, au creux d'une nuit dans l'ombre de nos bras Que ce temps là n'est pas fini Ne me brusque pas Je pourrais m'éteindre Ne me brusque plus Je pourrais m'éteindre Ne me souffle pas Ne m'éteins pas Ne me souffle pas Ne m'éteins pas
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La nuit, les saumons sortent De la rivière et viennent en ville Ils se tiennent à l'écart Des fast-foods et des magasins de surgelés Mais nagent tout près des pavillons Du lotissement de Wright Avenue Où quelques fois aux petites heures Du matin On les entend qui essayent De tourner les boutons de porte Ou qui butent Contre les tuyaux de la télé par câble Nous restons éveillés pour les guetter Nous laissons nos fenêtres de derrière ouvertes Et à chaque " plouf " nous appelons Les matins sont bien décevants
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Au fond d'un miroir J'ai trouvé une jeune fée Le cœur brisé Tellement elle s'ennuyait J'ai voulu l'aider Mais c'était trop tard Elle s'est envolée Au bord d'une mare J'ai retrouvé ma fée Elle cachait ses larmes Sous un pétale de rose Mais c'était trop tard L'eau l'a submergée J'ai dû la repêcher Tout en haut d'un phare On a sympathisé Joué avec les navires Qu'on menait au diable Contre la falaise Ça la faisait rire Et on s'est quittés Des années plus tard On s'est recroisé Au détour d'un croche-pied Elle m'a fait tomber Mon adorable jolie fée J'ai eu la nuque brisée Reprise Do/Si7 Mim x 4
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Liv Tyler Carla Bruni La boulangère Katie Holmes Karen Mulder Mary Louise Parker Sarah Michelle Gellar Ophélie Winter Patricia Arquette Keri Russel Rose Mac Gowan Léa Martini Heather Graham Alyssa Milano Bernadette Chirac Winona Ryder Sheryl Lee Ma copine Virginie Ledoyen Nathalie Imbruglia Les copines de ma copine Denise Richards Calista Flockheart La ménagère Natasha Gregson Wagner Laetitia Casta Les brunes Chloë Sevigny Cameron Diaz Les blondes Jennifer Aniston Boy George Les rousses Clotilde Coureau Valérie Leulliot Et même les chauves Shannen Doherty Bjork Bronzées Rachel Weisz Drew Barrymore Cadavériques Charlène Spiteri Sarah Nixey Obèses Juliette Binoche Ma voisine de palier Ou très âgées….
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Est-ce qu'un jour, quelqu'un aura le courage de s'enterrer vivant ? Puisque jamais il n'a été question de retenir son bras… C'est mieux de tuer dans la poussière, de la charogne entre les dents. Alors laissons nos yeux pourrir, laissons-les rouler Comme nos esprits déchus, au fond d'un fossé… A quoi bon être descendus de notre arbre ? Quelle tristesse, les fils de pute qu'on est devenus… Est-ce qu'un jour, quelqu'un aura le courage de s'enterrer vivant ? Puisque jamais il n'a été question de retenir son bras… C'est mieux de suer dans la poussière, de la charogne entre les cuisses. Alors laissons nos yeux pourrir, laissons-les rouler Comme nos esprits déchus, au fond d'un fossé… A quoi bon être descendus de notre arbre ? Quelle tristesse, les fils de pute qu'on est devenus… Sans honneur Sans fierté Sans courage Sans pitié Des bains de sang Depuis 100 000 ans Sans espoir Sans pardon Sans valeur La bouche en cendres
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Puisqu' aucune fille ne veut de moi, et que seul mon reflet me rend mes regards Puisque ma vie sexuelle est morte et se résume à des livres de cul Puisque les ASSEDIC me rient au nez ; ils ont raison, je n'ai jamais aimé travailler Puisque le bonheur va aux gens toniques, je vais mettre mes doigts dans la prise… … et après ? Je commence à briller, je chope une tête en forme d'ampoule un interrupteur dans le dos, mon cœur est un fusible… … et après ? Dix insomnies plus tard, lassé d'être coincé dans la lumière je consulte un électricien qui me transforme en lampadaire… je finis dans la rue Puisque je rouille dans un jardin public, avec pour compagne l'urine des chiens Puisque la jalousie me consume, des couples heureux, il y en a trop Puisque ce soir je suis la cible, d'un jeu idiot de jeunes cons Par nature je suis perdu d'avance, alors je vous prie de ne pas me rater… … et après ? C'est l'Ampoule Paradise, là je prépare ma revanche la grève de tout ce qui éclaire, le feu et les étoiles… … et après ? Privée de lumière, l'espèce parasite se morfond perché sur mon croissant de lune je vous arrose de bras d'honneur… … que vous ne pouvez pas voir
75.
Heather ne s'excuse jamais Ni d'être belle ni d'être fière Elle ne sourit qu'aux nantis Elle s'essuie dans les draps puis s'en va Elle laisse traîner ses mégots partout Elle mélange nos noms pour nous vexer Elle finira par se faire haïr…….en attendant elle s'en fout. Elle voit à travers moi, à travers nous, Elle traverse tous nos corps en courant d'air Elle voit à travers moi, à travers nous, A travers les parois de nos estomacs Voilà son nouveau royaume, elle y règne en morceaux Il suffisait d'y penser, à coups de tronçonneuse Voilà son nouveau royaume, Heatherland Frigoland Promenade dans l'œsophage puis par ici la sortie… Il y a un courant d'air dans le frigo, c'est Heather… (En courant d'air) Elle passe à travers moi, à travers nous, Elle traverse tous nos corps en courant d'air Elle voit à travers moi, à travers nous, A travers les parois du garde manger.. Voilà son nouveau royaume, elle y règne en morceaux Il suffisait d'y penser, à coups de tronçonneuse Voilà son nouveau royaume, Heatherland Frigoland Promenade dans l'œsophage puis par ici la sortie… Mais dans son nouveau royaume, il lui manque un prince Elle me manque trop : je dois la rejoindre Je me porte volontaire, il suffit d'un couteau Je ferais le nécessaire pour ne pas crier…..
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Il y a comme une conscience, liquide, qu'on étouffe On la charcle, et en silence Il fait nuit, oui, et le geôlier s'est endormi Le nez coincé dans sa vie, à la première page Au dessus des tombes, nos abris de poussière C'est comme un sentiment sécuritaire Les funérailles nous plaisent autant qu'un bal Pour nous, la mort est un mariage raté Pour nous la mort est un mariage raté La vie, c'est vu de loin que c'est bien Les fleurs sont en plastique, sur la pierre la pluie ricoche Les larmes en toc arment nos bras On vous promet une session de rattrapage pour les porcs, les truies Ceux qui nous mettent à mort On vous promet une session de rattrapage pour les porcs, les truies Ceux qui nous mettent à mort La vie, c'est vu de loin que c'est bien A la surface, pas de place pour le liquide Faut exister au milieu des débris Des morts que la vie a piétiné Depuis la lune, on n'a marché que sur l'homme Depuis la lune, on n'a marché que sur l'homme La vie, c'est vu de loin que c'est bien
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Jusqu'à présent, vous méritez Qu'on vous ignore Qu'on vous retire de la circulation Allez en rang, qu'on vous installe Aux premières loges D'une apologie de la médiocrité ! Dites non à tout Et surtout à ceux qui disent Non à tout Surtout à ceux qui vous disent Exprimez vous Saturez l'univers de vos Certitudes Moi je n'en ai qu'une : la nausée est contagieuse Jusqu'à présent, vous glorifiez L'insignifiance C'est une façon polie de se rassurer Rapprochez vous, on parle de vous Dans les médias Pour annoncer votre disparition
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Yo-yo 01:53
Il dit non aux boîtes de nuit Mais il dit oui quand vient la nuit Il dit non aux moins jolies Mais il dit oui quand il est rond Il oui t'es la plus belle Mais il pense non c'est sûr il y a mieux Il dit non mais dit oui Pour vérifier qu'il a bien fait De dire non, de dire oui Il ne sait plus ce qu'il a dit Elle dit oui je viens danser Mais elle dit non je suis déjà prise Elle dit oui c'est bien mon nom Mais elle dit non je n'ai pas dit oui Elle dit non tu as l'air rond Mais elle dit oui parce que c'est bon Elle dit non mais elle dit oui Pour vérifier qu'elle a bien fait De dire non, de dire oui Elle ne sait plus ce qu'elle a dit C'est ainsi qu'on s'est trouvé Sans être sûrs de se retrouver Ce qui était sûr c'est que tu me plaisais Parmi les filles qui t'entouraient C'est trop bête j'ai oublié Je ne sais pas où ni quand c'était Je ne sais même plus qui tu étais Et si ça se trouve t'étais pas là Et cette chanson n'existe pas…
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Soirée privée, j'abuse, c'est si bon d'abuser… Je m'incruste, quel saligaud je suis ! J'ai vu la lumière, je dis. On me répond : tu es un ami de Unetelle ? Bien sûr mon vieux ! Depuis l'enfance ! (et on m'oublie) À moi les jolies filles, l'alcool qui rit, les cigarettes spéciales… Je me déhanche, je papillonne, je me trémousse au son d'un bon disque de house La mousse des bières inonde ma chemise, mon estomac hurle sa joie Je me sers, je me resserre, je m'empiffre, je me gave puis m'insère dans le canapé… Salut, moi c'est Maxime (et toi ? et moi ? moi je m'éclate ! Super éclate !) J'ai chaud, je me mets à l'aise, torse poil, les pectoraux à l'air… c'est que j'impressionne ! On m'admire, on me pèse, j'ai le peps ! Qui c'est celui-là, qui l'a invité ? ah, on parle de moi ! Je danse danse danse et tourbillonne au milieu des bouteilles J'entraîne une jolie chose dans la cadence… Au début elle rechigne, elle minaude, elle tourne autour du pot… Quel pot elle a de danser avec moi… Qui t'es toi ? Le nouveau Travolta ? Oui, ma petite, c'est bien moi, et je vais te travolter jusqu'au bout de la night ! Au bout de dix secondes, elle dit je suis fatiguée Moi j'ai la tête qui tourne et l'autre machin en feu Allez poupée, on danse on danse… danse petite ! Fais moi vibrer ! Je la retiens, celle-là, je la lâche pas ! Tu me fais mal, abruti ! Voilà qu'elle crie… Oh, tout ce bruit, ça me fatigue, j'ai le bide lourd, c'est la nausée et… D'un seul coup un seul je répands sur sa jupette mon surplus gastrique Saperlipomerde ! Ca vous brise un amour naissant, ces relents vomitifs ! Virez le !… et puis qui c'est celui-là ? Salut, moi c'est Maxime (et toi ? et moi ? moi je m'éclate ! Super éclate !) Salut, moi c'est Maxime (et toi ? et moi ? moi on m'éclate ! Super éclate !) À bas l'incruste ! L'écornifleur ! Le beau voleur, voleur de cœurs ! C'est le tsouko, les mâles se jettent sur moi… À coups de pieds, à coups de poings, c'est l'expulsion, la radiation Le chômage en direct live À coups de lattes, à coups de bourre-pif Je suis désinvité, débu, dérinçé, désoiffé, dérouillé… MAIS : Allez vous faire empapaouter, je leur dis : je changerai pas… parce que Salut, moi c'est Maxime (et toi ? et moi ? moi je m'éclate ! Super éclate !) Salut, moi c'est Maxime (et toi ? et moi ? moi on m'éclate ! Super éclate !)
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Il m'arrive lorsque je dors, d'entendre l'air vibrer Le vacarme des chantiers emplit l'éther de promesses Qui stagnent au-dessus de la ville, les immondes toitures de Brest Les bâtisses crasseuses du centre où s'égayent les morpions J'appelle de toutes mes forces l'homme derrière le bouton Mon beau mon grand mon Folamour j'espère que tu poseras Pendant la cuite ton front taré enfonçant à pleines rides Nos vaines et vagues aspirations comme respirer de la merde Je verrais alors le ciel s'illuminer au plafond On redistribue l'Art en barquettes pour les chiens Je n'aurais plus besoin de votre mascarade Car je serais enfin débarrassé de ma propre fin Quand je regarde par la fenêtre, je brûle de tout dissoudre Je n'ai jamais rien vu d'aussi ridicule Tout est tellement sérieux, comme une messe pour un artiste Comme une adolescente de trente ans qui mouille En lisant du Houellebecq, en s'imaginant libre Et puis il y a les autres, les joueurs, les cyniques On fait bien de cracher dans la soupe à chaque fin de mois Vomir dans l'oreille sa science égarée Ridicule l'ironie comme nul le sérieux On peut déjà mourir sans savoir qui on est Quand je regarde par la fenêtre, je brûle de tout dissoudre
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Mi corazon Que noche sombria Celosia me consume Que noche sombria Mi corazon Es tu noche de boda Y no es con mi Es tu noche de boda
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J'ai des brûlures à l'âme Je ne m'aime pas, je me fais la guerre Mes jours écorchent mes nuits Quand je dors même mes rêves saignent Quand je dors je deviens riche Je deviens riche de vie D'une vie qui ne s'enfuit pas J'oublie que je suis esclave Des regards qu'on pose sur moi Ma vie sociale m'accuse Elle dérive sur mes remords De ne pas être plus productif En amour comme en amitié Je dis je m'en fous, c'est faux Je constate simplement Que je ne contrôle rien Comme un jouet qu'on attache J'existe à temps partiel C'est déjà trop pour moi Je demande pardon tout le temps Même quand on me marche dessus Mais je ne me pardonne pas A chaque fois je tends la joue Et l'autre en moi me griffe Ses yeux noirs me tourmentent Se rappellent qui je suis Ce que je devrais être J'existe à temps partiel C'est déjà trop pour moi
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Evidemment… que je suis une merde et j'aurais beau construire des monuments avec les doigts de pieds faire 18000 fois le tour du monde gagner chaque année un prix Nobel battre le Portugal à la place de Zidane baiser 100 000 filles en une année ou 100 000 années à ne rien faire… J'aurais beau accomplir tout ça et encore plus c'est inutile puisque ce que tu vois c'est le minable qui bégaye, le blaireau qui tremble tellement il te trouve jolie et qui s'étonne que tu le regardes, que tu l'attendes et qui rougit comme un crétin qui croit que ce qui est beau n'est pas pour lui, qui est ivre à en danser de travers à qui on dit qu'est ce que t'es beau mais c'est dommage que le reste ne suive pas… Evidemment… que je suis une merde j'aurais beau trouver ça injuste qu'au bout de trois mots tu t'évapores vers le comptoir à la recherche du beau qui brille qui brille dans le noir, qui brille sur la piste, qui brille de la carte bleue qui brille de la suite dans les idées, qui sait poser les bonnes questions qui t'écoute en buvant, qui se vide les couilles mentalement… J'aurais beau me comporter de la même façon que lui je ne serais pas crédible en effet t'as raison le reste ne suit pas mais au nom de ce reste là j'accepte de prendre des coups parce qu'un jour je serai capable de tous les rendre alors toi, toi qui me range du côté des perdants des pas finis, rappelles toi ceci : heureusement que mon reste ne te suit pas. Evidemment que je suis un bout de rien…
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Mal peuplé 01:40
Qu'est ce qu'une absence de 25 ans dans un corps aussi peu rempli que le mien ? Je suis encore plus mince que l'espace occupé par ma viande Alors qu'on peut loger mon âme dans une boîte d'allumettes Qu'une petite fille aux cheveux filasses ouvre de ses doigts lunaires Pour en sortir les échardes et les enflammer Puis dans un geste salutaire enfin nous réchauffer… Mon esprit s'enfonce en moi : tapi au fond de la vase mon corps est mon cercueil ne prend jamais de vacances je suis toujours sur mes gardes avare et trouillard à la fois lesté de sa bêtise à la traîne de ma vie prisonnier de ma mémoire Mon esprit m'enfonce en moi : mon esprit m'enfonce en moi
92.
Je m'appelle Tom -je suis poète- et avant que ma mémoire ne flanche pour de bon Je fais la liste des girls que je me suis envoyé Les girrrrls dont les lèvres ont été en contact avec ma langue Même si c'est juste une fois, même si c'était pendant deux ans… On dit que c'est pas bien de cataloguer des êtres humains mais dans Biba on ne se gêne pas En couchant les girls sur du papier, j'honore leurs dépouilles Puisqu'elles sont mortes au moment même où l'étreinte n'était plus assez forte Au moment où l'étreinte laissait de la place à d'autres que moi Et moi, les étreintes à 3, à 4, à 10, je dis bof et je m'en vais Je dis bof et je m'en vais… Sur ma liste, il y a toi, il y a toi et il y a toi, il y a toi Il y a toi, il y a toi et il y a toi, il y a aussi toi Les filles attendent sagement le jour où elles entreront dans l'Histoire Parce qu'un soir elles m'auront tripoté Tripoté l'âme, très portée sur ces dames-nation, c'est infernal Et la dernière, sûrement très moche Se souviendra que je lui ai donné…. Le goût du goût…. (Le goût du…. bout!)
93.
Ma copine regarde le Big Dil je mange tout seul à la cuisine le museau du chien sur le genou Ses babines humides invitent mon steak à s'échapper de mon assiette à cavaler vers sa gamelle Du salon me parviennent des éclats de bonne humeur hystérique encore une grosse qui rêve de vacances Ce soir je mange tout seul à la cuisine en face de moi la place est libre les miettes de pain dansent sur la table On sonne je vais ouvrir… mais qui voilà! Lagaf en personne, l'air satisfait heureux d'écrire l'anecdote de ma vie Tu passes à la télé mon petit gars c'est super, je lui réponds on va fêter ton anniversaire en avance Je plante ma fourchette dans sa gorge merci d'être venu me tenir compagnie au moins je ne serai pas seul pour le dessert parce que Ma copine regarde le Big Dil puis les infos et le téléfilm je ne peux jamais jouer à Mario Bros
94.
Chat aphteux 02:48
95.
J'installe une chaise en plastique et un parasol jaune dans le jardin. Sur la table, un verre d'eau, je la regarde à travers un souvenir de printemps. Sa robe m'aspirait vers l'ombre de ses jambes, constellées de fleurs écrasées. Pieds nus dans la pelouse, mariée avec le silence, elle s'est approchée pour boire dans mon verre Mes yeux posés sur elle ont frissonné parce qu'au dessus de ses genoux, jusque la gorge Les ecchymoses me narguaient, " Je suis encore tombée ", son corps me disait… Je suis encore tombée, son corps me disait Je suis encore tombée… mmm… Elle n'était pas le genre de fille qui se cognait dans les portes, Plutôt le genre de fille qui avait épousé mon meilleur ami. vous voyez, ce genre là J'habitais chez eux en attendant de refaire surface après mon séjour à l'hôpital, Mes journées étaient mortes, et moi ko debout d'un coup de poing que je n'ai pas vu arriver Alors je me taisais, même quand sa peau devenait folle à force de ne pas comprendre, Quand le tremblement de son sang la trahissait, quand la haine que j'éprouvais pour lui me surprenait. Ce matin-là, elle est restée dormir, je suis monté la réveiller et à la couleur de ses lèvres J'ai su que si ma vie était perdue j'allais l'échanger contre celle de mon ami… Mon frère, je te demande pardon au nom des jours où nous nous sommes éprouvés, Au nom de ces jours qu'on ne compte plus, comme si nous étions devenus les pantins d'une mémoire qui sculpte de travers. Nos chemin se séparent alors qu'on emmène ton corps, et celui de la femme qui plus jamais ne sera jamais mienne, Une éternité de solitude m'attend, à contempler les nuages danser sur sa robe puis s'abattre sur nous un jour de printemps
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J'installe une chaise en plastique et un parasol jaune dans le jardin. Sur la table, un verre d'eau, je la regarde à travers un souvenir de printemps. Sa robe m'aspirait vers l'ombre de ses jambes, constellées de fleurs écrasées. Pieds nus dans la pelouse, mariée avec le silence, elle s'est approchée pour boire dans mon verre Mes yeux posés sur elle ont frissonné parce qu'au dessus de ses genoux, jusque la gorge Les ecchymoses me narguaient, " Je suis encore tombée ", son corps me disait… Je suis encore tombée, son corps me disait Je suis encore tombée… mmm… Elle n'était pas le genre de fille qui se cognait dans les portes, Plutôt le genre de fille qui avait épousé mon meilleur ami. vous voyez, ce genre là J'habitais chez eux en attendant de refaire surface après mon séjour à l'hôpital, Mes journées étaient mortes, et moi ko debout d'un coup de poing que je n'ai pas vu arriver Alors je me taisais, même quand sa peau devenait folle à force de ne pas comprendre, Quand le tremblement de son sang la trahissait, quand la haine que j'éprouvais pour lui me surprenait. Ce matin-là, elle est restée dormir, je suis monté la réveiller et à la couleur de ses lèvres J'ai su que si ma vie était perdue j'allais l'échanger contre celle de mon ami… Mon frère, je te demande pardon au nom des jours où nous nous sommes éprouvés, Au nom de ces jours qu'on ne compte plus, comme si nous étions devenus les pantins d'une mémoire qui sculpte de travers. Nos chemin se séparent alors qu'on emmène ton corps, et celui de la femme qui plus jamais ne sera jamais mienne, Une éternité de solitude m'attend, à contempler les nuages danser sur sa robe puis s'abattre sur nous un jour de printemps
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A ceux qui / ont aimé / et perdu / j'offre mes yeux Mes yeux bouillis / ne parlent pas / entre mes doigts / fondent lentement A ceux qui / ont aimé / et perdu / j'offre ma bouche Mes lèvres cisaillées / se contractent / entre mes doigts / en d'obscurs ruisseaux Mes yeux / comme des hameçons / malades / s'accrochent A chaque leurre / à chaque feuille / qui retombent / en baillant Mes lèvres / murmurent / une histoire / c'est toujours la même La viande / attristée / de s'être éprise / de l'air A ceux qui / ont aimé / et perdu / j'offre mes yeux A ceux qui / ont aimé / éperdument / j'offre ma bouche A ceux qui / ont aimé / et perdu / j'offre mes yeux A ceux qui / ont aimé / éperdument / j'offre ma bouche A ceux qui / ont aimé / et perdu / j'offre mes yeux A ceux qui / ont aimé / éperdument / j'offre ma bouche
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Sur les terrasses des cafés, Maxime faisait semblant d'écrire On le voyait à chaque instant entouré de filles que les mots font vibrer Il leur lisait les poèmes qu'il recopiait dans des livres obscurs Il avait du succès auprès des plus naïves, celles qui croyaient fréquenter un artiste Un jour, il fut démasqué par un serveur excédé de la maigreur des pourboires Maxime s'est levé, terrassé par la honte, et en traversant, s'est fait écraser Jamais, on ne sut quoi inscrire sur sa tombe sauf "bien fait pour ta pomme"
101.
102.
Dans le parc, les mots vides se promènent en silence Je me blottis contre un banc, je suis né ce matin Je suis né ce matin, je dois fuir cette idée Les résidus de ma vie désaxée sont remontés Ils sont là, bien rangés, à attendre mes ordres Je suis né ce matin d'une vallée de mots trahis Les mots vides m'appellent Les mots vides se souviennent de moi J'ai pris soin de donner un nom à chacun Les petites morts, ma lâcheté, mes renoncements quotidiens Comme des masques leurs noms mais les masques sont transparents La glace s'est faite eau et cette eau est trop claire Les mots vides m'appellent Les mots vides se souviennent de moi Qu'on jette du sel, qu'on jette du sable et des poissons Du poison pour donner l'impression de rempli Je suis né ce matin comme une seconde chance Faire semblant puis s'éclipser sans un souffle Les mots vides m'appellent Les mots vides se souviennent de moi (bis)
103.
A l'hôpital métaphoresque les néo-Hamlet se chamaillent (ils ont le chic pour distraire votre ectoplasme) Le bon docteur Bondo, lui, d'un bond fait avancer la science : il se greffe un foie pourri En vain, ses camarades chirurgiens le recousent ; le foie vermoulu s'attaque aux autres organes A l'agonie, Bondo fronce les sourcils - qu'il a abondant-, et pense " ah non, ça c'est sûr, c'était pas malin ! "
104.
105.
Chaque pulsation compte / surtout celles Qu'on entend pas / sourdes en nous Sourdes de la surdité / nauséeuse De nos désirs / plombés dans un corps L'absurde et perpétuelle / quête du plus Du mieux, du plus loin / loin en nous Sommes nous rivés à nos pas ? Comme cloués au sol Plombés dans un corps Sommes nous rivés à nos pas ? Et l'autre qui nous blesse Sans prendre un seul risque… Chaque protection doit tomber / surtout celles Qui nous humilient / tremblent en nous Tremblent du tremblement / abrasif De nos non-dits / un charnier dans le cœur Je me tais, tu te tais / et rien ne se passe Comme c'est rassurant / d'être loin de soi Sommes nous rivés à nos pas ? Comme cloués au sol Plombés dans un corps Sommes nous rivés à nos pas ? Et l'autre qui nous blesse Sans prendre un seul risque… Sommes nous rivés à nos pas ?
106.
Dimanche et lundi / et aujourd'hui attente du bus qui l'emmènera jusqu'à chez elle / je désintègre le conducteur on le remplace / par un robot aveugle qui la kidnappe et je la sauve / poursuite de course poursuite / cent quinze kilomètres de sprint défoliant / je cours je cours, l'oxygène est mon alliée je ne m'essouffle pas / un millier de passants écrasés la route vieillit / prématurément les moineaux se marrent mais c'est pour éviter de s'endormir… Samedi soir un scooter / s'est aplati sur leur arbre émiettant rêves et jeune maladroit / nous, nous rentrons, indifférents Je ris de blagues / que j'invente au fur et à mesure Je suis bien trop gai / de t'avoir à mes côtés Je me dis que je vais / essayer de ne jamais te dire O toi je t'aime / et cette idée m'ennuie
107.
Dans chaque ferme qui dort, les femmes Prient pour le salut de l'âme Du jeune Harrow qui s'est pendu : Elles ne savent pas qu'on l'a aidé. Les hommes du village ont dressé un autel Sur la pierre sa sœur est étendue Au nom de la morale, ils attendent leur tour Son corps est gluant de semence, ce soir, c'est gratuit… Le cœur noirci des habitants s'excitait Des supplications de Miss Harrow, salie par L'or qui brûlait dans les yeux de son frère Quand je leur ai dit qu'elle se prostituait. Jusque sous l'arbre, il a revendiqué sa part Comme embrasser le vent, à la manière d'un amant Econduit qui préfère souiller l'objet du désir En lançant une rumeur, quitte à ne jamais retrouver le silence
108.
Elle a du mal à se déshabiller, Elle se retrouve nue sans trop savoir comment, Elle dit tout ce qui lui passe par la tête, Elle est jolie, elle a trop bu, Elle se promène dans la chambre, défait le lit en riant, Et puis s'endort par terre, les seins écrasés sur la moquette. Un peu plus tard, elle se lève, elle me sourit, On refait le lit, et puis elle m'annonce qu'elle n'a plus sommeil, Elle se rhabille et elle s'en va, laissant flotter dans la pièce Un vague souvenir de sueur et d'alcool : Mon envie d'elle est un fantôme
109.
Quand sur ses genoux, la femme assise tremble La lettre dépliée s'applique à enfoncer dans sa poitrine un clou rouillé Il est temps de poser son regard ailleurs, peut-être glisser le long du dos Remonter jusqu'à la gorge, jouer avec la lumière, s'oublier dans le crépuscule Nous savons où trouver la mort Sur la lettre les phrases mentent et meurent, noyées dans l'encre Chaque mot est une aiguille, la peur le fil qui tisse en elle comme un linceul Pourquoi ne pas s'étendre, s'éprendre et s'étouffer, s'asphyxier dans la chair ouverte Pourquoi ne pas céder, coincés dans la lumière, s'oublier dans le crépuscule Nous savons où trouver la mort
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Nous existons lentement, nous arrêtant parfois pour laisser passer une tribu lobotomisée, /l'Enfer se mérite, il faut remplir des tas de formulaires avant de s'élancer sur la piste de la normalité,/ un dossier pour les dettes que l'on contracte à l'avance (sans oublier la vaccination contre la sensibilité)/, tu grimaces lorsque tu apposes ta signature au bas d'un contrat social qui met le genre humain de côté Aujourd'hui j'ai de la chance Aujourd'hui on crève, c'est un peu les vacances Nos papiers sont en règle, alors on nous pousse dans une arène et nous découvrons une boue de corps déglingués,/ éblouie par les néons rectilignes, les tympans cramés, la foule applaudit, dans sa cage elle ronge les restes de sa liberté,/ une brute en costard nous demande d'une voix douce si nous préférons entrer dans les rangs ou finir à l'asile / la réaction est basique : j'appuie sur le bouton et le stade vole en éclats, c'est: vacances à l'horizontale pour tout le monde Aujourd'hui j'ai de la chance Aujourd'hui on crève, c'est un peu les vacances
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La réalité est pervertie par le langage C'est la première chose qu'elle me dit ce matin Je tire les rideaux, le soleil inonde la chambre d'hôtel Encore une journée moite avec la transpiration comme seconde peau L'été n'est pas une bonne période pour s'oublier Et elle qui parle, qui parle et qui ne dit rien Ça fait des semaines que je ne l'écoute plus Son cadavre pourrit sous le lit, l'odeur monte, je dois quitter la ville Un peu plus loin, un peu plus tard, Dans une soirée à haute teneur intellectuelle, Je suis coincé sur le balcon avec un artiste famélique Qui raconte qu'il se vide les tripes pour créer. Tout est affaire de pénétration Et l'air ne ralentit pas grand chose Quand je lui fracasse le crâne avec une bouteille de bière L'auto flagellation m'a toujours fait vomir Une nuit j'ai rêvé, c'est de plus en plus rare, Nous étions dans l'atelier d'un réparateur de cerveaux Il expliquait à ma mère avec des mots compliqués Que j'étais capable d'amour mais que je ne supportais plus qu'on me parle, Comme si j'étais en colère… Contre les gens qui parlent et qui ne disent rien
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La paresse, du bout des doigts Convertit ma lâcheté en léthargie Quand elle me coince, elle me rassure "Retourne dormir, ne te dérange pas…" Je n'aurai jamais le temps de me dégager de la lassitude (x2) Au détour d'un café, sous les traits d'une jolie fille, Elle me disait aussi: "ne tente rien" Le sommeil en apnée, blasé d'avance Je ne sais même plus si je suis vivant Je n'aurai jamais le temps de me dégager de la lassitude (x4)
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Joli Martien 03:04
Un beau jour, / ou peut-être une nuit Près d'un lac, / le Martien atterrit Il voit la lumière / sur les arbres Et le soleil dorlote / ses antennes Il entend le chant réjoui / des oiseaux Toute la nature lui garantit : / " c'est super cool " Mais l'écho des cris provenant / de la mine Attire notre héros en quête / d'insolite On lui propose un bol de rouge / et un lit En échange de son corps / vingt heures par jour À retourner des trous / pour un caillou qui brille Qu'un humain trop nourri / offre à sa chérie. Un beau jour, / non pas un beau jour Près d'une mine, / Joli Martien tombe sur le cul Les pauvres sont tarés / ils veulent vivre à tout prix Le kidnapping social s'organise / autour des gros Joli Martien décide / de militer Pour la libération des classes / opprimées Son discours fait fureur, les foules / le vénèrent Les politiques l'adoptent, il passe / sur MTV Dans le cœur des hippies, le Che / est remplacé Il obtient du Pouvoir une refonte / du système Sa mission accomplie il regagne / son vaisseau Et s'envole vers l'espace, acclamé / par le peuple Joli Martien s'étonne / de tant de bonté Il ne saura jamais qu'on sue / encore à la mine Puisqu'un astéroïde le percute / de plein fouet Réduisant en bouillie / ses aventures du cosmos
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Le ciel se laisse incruster de flots gris une cisaille éclatante taille la brume en cirque Le fauve dans la roulotte Ronge mes neurones En déroute stérile Et puis il fait froid Je ne quitte plus le lit Où tes soupirs me fixent De molécules poisseuses L'horloge se tait enfin Tu t'amusais souvent De mes maladresses Un lanceur de poignards N'a pas la main qui tremble Mes yeux s'habituent Lentement à l'ennui Le dompteur abandonne Son carnassier pour toi Mes yeux s'habituent Lentement à l'ennui L'hiver touche à sa fin Et tu ne reviens pas Mes yeux s'habituent Lentement à l'ennui Le directeur engage Une nouvelle trapéziste Mes yeux s'habituent Lentement à l'ennui J'entre dans la cage C'est un repas gratuit
119.
Londoniennes 03:21
Pendant que j'allumais / une autre cigarette / tu as quitté tes bas / assise au bord du lit et maintenant / tu n'oses pas dans cette chambre où nous n'avons jamais dormi / lever les yeux sur moi c'est vrai qu'il pleut à Londres et que les ponts s'ennuient à Londres c'est l'automne il est presque minuit c'est soudain comme si le temps meurt / ou s'arrête / un long alinéa / je m'approche du lit et viens te prendre / entre mes bras dans cette douceur triste et qui nous engourdit / j'ai aussi peur que toi c'est vrai qu'il pleut à Londres et que les ponts s'ennuient à Londres c'est l'automne il est presque minuit Il y a au dehors des rumeurs vagabondes Nous ne nous en irons que pour un autre monde Le ciel mourant / et hypocondre Aux nuages / noués de pluie A Londres il pleut à Londres, paillettes de la pluie On voyait la ville se fondre comme irréelle comme enfuie Un peuple imprécis correspondre sous les dômes des parapluies Nos ombres allaient se confondre dans l'ombre grise de la pluie c'est vrai qu'il pleut à Londres et que les ponts s'ennuient à Londres c'est l'automne il est presque minuit c'est vrai qu'il pleut à Londres et que je t'ai suivie à Londres, c'est l'automne il est presque minuit
120.
Chambre 01:34
Les larmes sur l'ardoise Les armes dans la chambre. Quelque chose pensait… Il fallait que les fantômes mangent ! La neige a répandu des fleurs Que le ciel mouille en chaque oiseau Chaque oiseau planant un nuage fait pour la lenteur De tout mourir en dormant le vent le plus chaud Il fallait que les fantômes s'engrangent Il fallait que les fantômes s'engrangent Pour épuiser les creux de l'âme blanche Déshabillée de sa mémoire des chambres Il fallait que les fantômes s'engrangent Il fallait que les fantômes s'engrangent
121.
Je te narine je te chevelure Je te hanche Tu me hantes Je te poitrine Je buste ta poitrine puis te visage Je te corsage Tu m'odeur tu me vertige Tu glisses Je te cuisse je te caresse Je te frissonne Tu m'enjambes Tu m'insupportable Je t'amazone Je te gorge je te ventre Je te jupe Je te jarretelle je te bas je te Bach Oui je te Bach pour clavecin sein et flûte Je te tremblante Tu me séduis tu m'absorbes Je te dispute Je te risque je te grimpe Tu me frôles Je te nage Mais toi tu me tourbillonnes Tu m'effleures tu me cernes Tu me chair cuir peau et morsure Tu me slip noir Tu me ballerines rouges Et quand tu ne haut-talon pas mes sens Tu les crocodiles Tu les phoques tu les fascines Tu me couvres Je te découvre je t'invente Parfois tu te livres Tu me lèvres humides Je te délivre et je te délire Tu me délires et passionnes Je t'épaule je te vertèbre je te cheville Je te cils et pupilles Et si je n'omoplate avant mes poumons Même à distance tu m'aisselles Je te respire Jour et nuit je te respire Je te bouche Je te palais je te dents je te griffe Je te vulve je te paupières Je te haleine Je t'aine Je te sang je te cou Je te mollets je te certitude Je te joues et te veines Je te mains Je te sueur Je te langue Je te nuque Je te navigue Je t'ombre je te corps et te fantôme Je te rétine dans mon souffle Tu t'iris Je t'écris Tu me penses
122.
Une grenouille / bleue Se mordait / la queue Au fond / du lavoir Allez donc la voir La Un gros / éléphant Cherchait / un pou blanc Dans une / rivière Allez donc le faire Un canard / déçu Fuyait / le cul nu Dans un / ciel de cuivre Allez donc le suivre Un oiseau / sans nid Couchait / dans le lit De la / cantinière Dormez, militaire Un coq / un coq sans clocher Battait / le curé Dans la / sacristie C'est triste la vie
123.
Baignoire 02:03
La baignoire s'est endormie avant le baigneur de minuit les yeux grands ouverts il écoute dans la lumière un bruit qui ressemble à celui que ferait un nuage en visite dans un couloir d'un magasin de meubles Et quand la vidange a fini D'effacer l'eau du bain Elle reste la bouche ouverte et respire Comme un visage d'ange Le baigneur nu, lentement Ne cesse d'entendre Ce que n'entendent pas les dormeurs Est-ce encore un nuage qui parle ? C'est une foule à peine distante Qui murmure ; Ou plutôt une voix étrangère Dans cette foule Une voix qui ne sait pas parler ; Mais lui, de toutes ses oreilles Nu dans son absence d'eau Par l'oreille du trop-plein Il entend des mots d'amour Qui s'adressent à lui seul Depuis l'autre côté de la nuit Les mots qu'il sait bien Qui sont les seuls mots d'amour Et qu'il ne connaissait pas
124.
On meurt de rire on meurt de faim On meurt pour blessure à la guerre On meurt au théâtre à la fin D'un drame où le ciel est par terre Il est cent façons de mourir Pour vivre on est beaucoup plus sage Il s'agit de savoir moisir Entre l'espoir et le fromage
125.
Des chiens du soir aux absences du matin A jamais passagers déjà Mariage dans les feuilles mortes d'une robe Elle est le jour où me noyer Fatiguées de la lumière Mes passions, mes distractions Grand comme un ange qui se nomme légion Le temps passe et nous brûle en cri Sous les douces étoiles d'homme flottant Sous un instant de pluie battante ils Ajustaient leur mouchoir de cou dans Le mauve des feuilles et l'or des encres Le plus beau jour de la vie n'est jamais Le plus beau jour de la vie n'est jamais venu
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Immeuble 1 02:08
la nuit quand les bruits se font rares et que les couloirs s'ajoutent aux couloirs Je sais que nous n'existons pas Je sais que tu ne reviendras pas Que demain ne reviendra pas Ou que le jour viendra Et prendra tout à coup ta place (et je ne te reconnaîtrai pas et l'instant s'écoulera ainsi sans penser à rien) lorsque tout à coup quelqu'un vient que je ne reconnais pas je n'arrive pas à le voir ni à voir son visage et les sons des autres étages sont les mêmes qui toujours se répondent ce sont de simples lueurs dans les couloirs silencieux où brillent les veilleuses comme des mégots brûlant dans l'ombre et ainsi sans penser à rien, jusqu'à ce que la lumière à nouveau jaillisse avec ce bruit profond de baiser que fait tout autour le ciment.
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Dis-moi quelque chose de gentil, je sais, le silence te réussit Dis-moi quelque chose de gentil, je sais, le silence te réussit Je t'en demande trop, je ne te demande rien, et rien pour toi c'est trop, et rien pour toi c'est trop Dis-moi quelque chose de gentil, je sais, le silence te réussit
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Vroom Vroom ! Et voilà tu roules avec ton posse dans les rues de Brest, il fait nuit et l'ambiance est chaude, il y a plein de girls ultra-bandantes sur les trottoirs, dommage que ces poètes de la police les empêchent de faire leur boulot, toi t'as plein de pognon à claquer, du bon flouze détourné à la grande époque du Brest Armorique Club, Pierrot Maille s'est cassé à temps, on a coulé le club, spéciale dédicace à Charlie Shaker ! MC Huysmans a la grande soif, on s'arrête devant la gare pour défoncer à coups de latte la machine à boissons, on remplit le coffre de cannettes de soda, la sodo c'est pour plus tard, Foutu Viandox hurle à la mort, DJ Nutella pousse le son, tu traces jusqu'au port histoire de payer des tournées en vue du prochain vote, dépenser ta caisse noire, on s'en fout, demain t'inventes une nouvelle taxe et on repart se pourrir le nez ! Tellement sexy Mon François Ta moumoute Electrique Tu fais tremper les filles O oui tu mouilles le maillot Comme à la grande époque ! Vroom Vroom ! Encore un feu grillé, tu discutes 5 minutes avec les flics, un sourire un pot de vin et on trace jusqu'au bar à putes clandestin réservé à l'élite, on sert des mains selects dans l'antre du sexe et on en prend plein les mirettes, Foutu Viandox est encore puceau, François va tout t'expliquer, en habitué des lieux il connaît la musique, Eurocard Mastercard sponsorise les études de pauvres cloches aux seins rebondis ! Evidemment c'est glauque et on s'emmerde, mais on fait comme tout le monde, semblant de s'éclater, les fesses des serveuses s'agitent, au fond de la salle un type se démène au karaoké, MC Huysmans lui en balance un dans les couilles et capte le mike il délivre la sainte parole infernale Vilain Vilain, il accapare la piste et flingue de ses mots ces putains d'esclavagistes friqués qui se foutent de la gueule du monde avec leurs évangiles démocratiques trafiqués ! Tellement sexy Mon François Ta moumoute Electrique Tu fais tremper les filles O oui tu mouilles le maillot Comme à la grande époque !
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Ce soir c'est la folie, un vrai match de gala, le Stade Brestois reçoit les danseuses d'Issy-les-Moulineaux, chaque année on vise la montée et c'est sûr qu'on l'aura le jour où finir 6ème suffira ! La foule des grands rendez-vous s'amasse Francis Le Blé, je planque des canettes sous ma casquette et trace à ma place habituelle, Nutella est déjà là avec son mégaphone, il gueule notre hymne national Maréchal Nous Voilà ! Ma chérie je te dis merde Moi ce soir je vais me cuiter Ma chérie tes bons petits plats Ne valent pas une soirée… au Stade ! A la mi-temps on paume deux zéros, l'entraîneur aux chiottes et son recrutement de chèvres, on discute devant le stand des saucisses-frites, Steve, t'as raison, on n'a qu'à s'offrir Dugarry avant de pleurer ! Pour viser la D2 en 2002, on a acheté des écharpes, cogné des fascistes et on s'est tapé des déplacements jusqu' à Wasquehal, on claque notre RMI au Penalty Bar et ça rend même pas nos joueurs meilleurs ! Supporter le Stade aujourd'hui est un véritable sacerdoce, pour voir du foot on est obligé de se traîner jusqu'à Guingamp, et encore, on rigole pas, partout où on va on se fait traiter de tapettes parec qu'à Brest c'est que des guignols ! Cette année c'est le miracle, un huitième de finale contre Nantes, dans les journaux on brûle d'espoir, tu parles, j'y suis allé, on s'est pris une branloute, j'avais l'air trop con, je suis pas rentré à la maison ! Pas rentré à la maison ? Mais qu'est-ce que tu as foutu ? Je sais pas, j'ai traîné… T'as pas croisé MC Huysmans ? Non, ce mec est déprimant, il dit que le foot, c'est l'aliénation des masses Mon Stade je te dis merde Moi ce soir je regarde Arte Mon Stade ton spectacle en toc Ne valent pas une soirée… Arte !
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Nedved sur un terrain D'un bout à l'autre, trimballe son destin Ses trois poumons, sa frimousse d'ange Avec Nedved à tes côtés, tu peux défier le diable ! Nedved chavire mon ciel Donne le tournis aux joueurs lusitaniens Un attentat du gros Figo L'arbitre siffle un coup-franc direct, aux trente mètres Nedved pose le ballon Le score est vierge, c'est la dernière minute Les bouffeurs de maquereaux serrent les fesses C'est parti, Nedved prend son élan Une seconde en suspension Attention au légendaire fair-play Des joueurs couverts de poils Le missile s'envole vers la lucarne Nedved n'a pas tremblé La balle astrale transperce le gardien Les Portugais perdent leurs nerfs Pas grave les gars vous n'aurez qu'à cogner vos femmes ! Nedved brandit la coupe Champion d'Europe et meilleur joueur du monde Pas de ballon d'or pour gros Zizou Qui mérite à peine de signer au Stade Brestois MC Vilain Vilain n'a jamais honte De dire aux jolies qu'il aime le football Et préfère une bonne mousse avec des cahouètes A une partie de jambes en l'air, même avec Claudio Schiffer Et tant qu'à faire Quitte à pilonner une pouffe peroxydée Autant se taper un joli blond De derrière l'ancien rideau de fer
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Illumination 06:46
Cette nuit ouverte à croire beaucoup à l'amour Offrait la ville fascinante en grand Aux illuminations rouges Feux blancs Brillances jaunes Étincelances dorées Répétitions de lumières lentes Et belles Agitées depuis le soir chaud - c'était septembre - Et l'impatience des lectures d'été Modifiait complètement l'espace Et les visages possibles Il suffisait de regarder encore Presque imbécile à force de confiance Surpris par la profondeur extrême de l'oubli L'écroulement rapide de la lucidité Importune absorbante et chagrine C'était des envies de départ fortes Assurées qu'il viendrait quelque chose De plus intense enfin
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Elle tousse à nouveau, elle crache du sang Son petit frère, dans la chambre Jouait sans lui parler, il s'est arrêté Soudain pensif, comme absorbé Il se relève et, brusquement, Il s'en va en murmurant Un peu gêné, surtout dégoûté Elle crache encore du sang, cette vieille salope Le bonheur chez soi et l'envie chez les autres Le bonheur chez soi et l'envie chez les autres Même quand on a la force de lutter, on finit toujours par ressembler à ses ennemis, /et quoique tu fasses, quoique tu penses, un plouc t'attendra à la sortie du bois pour te faire la peau /simplement parce que tu es différent, alors pour te défendre, il y a le discours officiel/, ce qu'il faut faire, ce qu'il faut dire, comment se comporter et dans quel trou se replier En cas de doutes, on a les pilules et dans l'obscurité se réveiller avec un visage identique/, nous sommes l'ennemi, l'ennemi sans révolte, l'ennemi qui s'en fout, qui s'appuie contre un mur /et se moque des flots de viande endormie dans les rues, les rues jonchées de cadavres ambulants,/ sourires cloués au portefeuille à l'assaut des vitrines bariolées. Le bonheur chez soi et l'envie chez les autres Le bonheur chez soi et l'envie chez les autres Nous sommes l'ennemi, l'ennemi sans révolte, l'ennemi qui s'en fout, qui jouit quand ça va mal/ et qui brille dans la boue, qui use de ton corps comme un strapontin vers les sommets, /qui transforme l'or en merde et mes espoirs en crainte, /juste pour faire baver de jalousie les voisins en manque de tes bras. Le bonheur chez soi et l'envie chez les autres Le bonheur chez soi et l'envie chez les autres
147.
Aristie 03:51
Je voulais plus que penser Voir et prendre physiquement Et toucher à [en] être presque confondu Attaché autrement Qu'à des idées des souvenirs des images Des difficultés de mots qui reviendraient infailliblement Je voulais embrasser autrement un moment Autre chose que des réflexions / inarrêtées Aux bords hantés depuis longtemps Et ses seins / pleins mon visage alors Et sa bouche un instant disponible encore Assureraient une Aristie accomplie Éparpilleuse des désirs déconcentrés Dilapideuse entropique des raisons impossibles du monde [aux bords hantés depuis longtemps] Puis ce serait Le vide de la volonté satisfaite Un repos sans signification Un déliement de tout [Un déliement de tout] Complètement abouti Le lieu et le temps le plus beau du monde [aux bords hantés depuis longtemps]
148.
Regard à rebours tremblant de gratitude et remerciement d'une belle histoire de soi (égoïsme généreux à force de débordement rayonnant) parsemée de rêves exaucés Préfigurations et confirmations de la vie idéalisée / halos de phantasmes vrais Entièrement prononcés et réalisés sur des lèvres réelles (et réellement belles) Nommées une à une dans des livres bien rangés et cachés / longs étourdissements des premiers enseignements Confusion d'heures sages et sensuelles dans la confiance illimitée Aucune compensation triste au bonheur éprouvé [Au bonheur éprouvé] violemment Promesses toujours davantage tenues signes sans insignifiance apparus sans déception succès donné aux purs Récompense au mérite attente adorable et savoureuse du temps réuni / extrême beauté du monde Et de la langue intime des choses découverte une nuit désœuvrée ouverte à toutes les audaces / jeunesse insolente Insoucieuse des limites l'amour rencontré comme un destin qui fait croire au destin et à l'amour Corps faisant l'amour longtemps sans dégoût et ennui érotisme accompli sans pornographie Sourires graves et tellement délicats à force de connaissances nuits chargées de l'électricité des savoirs extrêmes Toute faute transfigurée en lumière éparpillée / absence de répétition des jours et des gestes et des gens Chemin de gloire sans poussière aucune et sans pierre mal jointe [Aucun gâchis des heures nulles] Aucun gâchis des heures nulles à croire pour rien
149.
Je sais que tu es à lui, qui sourit en bout de table, L'air satisfait, il y a de quoi : Une femme canon, une jolie maison, Et des enfants sympas, même le clébard est adorable. Il paie un tas d'impôts et baise sa secrétaire, Mais surtout la voiture, bon sang, qu'est ce qu'elle est belle. On sympathise, il me tape sur l'épaule, " Allons courir un de ces quatre ", comme si en baver ensemble, ça rapprochait… Je sais que tu es à lui Posée sur ses genoux, à lui caresser les cheveux Tu es distraite, peut-être penses tu à ma bite, Et tes mains, moi, je les préfère sur mon corps Tu portes la robe rouge Que ce crétin t'a offert sur mes bons conseils, Et tu es nue en dessous, tu me l'as dit, Tout à l'heure dans la cuisine, Je sais que tu es à lui Mais lui sait aussi que tu es à moi Dans l'histoire, qui baise qui Je ne suis plus là pour le savoir Faisons un pas en arrière, Scrutons le passé, ça vous aidera à mieux comprendre ma poisse: " Emmène moi loin de cette vie ", Elle soupire pendant qu'on se rhabille dans cet hôtel crasseux, " Ben oui, ma poule, on s'aimera pour la vie… ", " Je te hais quand tu te moques ", elle me dit, " D'accord je t'emmène ma chérie ", Je lui promets, rien que pour avoir la paix. Son mari m'invite à dîner demain soir, J'en profiterai pour lui annoncer qu'on se barre Je dis oui, je pense non, qu'est-ce qu'elle croit, Que je vais m'attirer des ennuis avec une pétasse frigide Si tu es en manque de sensations fortes, Fallait réfléchir, ma belle, avant d'épouser ce mollusque. Moi je te baise, n'en parlons plus, Si je veux de l'esprit, j'en trouve à la bibliothèque, pas dans ton lit… Arrive le soir convenu, la fin du repas, Je profite d'un blanc dans le monologue de ce blaireau Pour lui dire que je tringle sa femme depuis des mois, Mais j'en ai marre, si elle se tire, moi je te la rends bien volontiers. Et je me lève, mais le mec sort son flingue, le pointe vers moi… Sa femme ricane, " allez, butes le, en plus il baise mal "… Quand je m'écroule à terre, juste avant de crever, J'ai le temps de me marrer en pensant que je lui ai refilé le sida.
150.
Tu as raison Si parfaitement raison Que quand tu as raison Je m'endors sans prévenir Tu as raison Si parfaitement raison Que quand tu as raison Je vis pour t'obéir Tu as raison Si parfaitement raison Que quand tu as raison Je dis oui je pense non Tu as raison Si parfaitement raison Que quand tu as raison J'ai tort jusqu'à ta mort J'ai tort et puis j'oublie J'oublie que je suis le plus fort Le plus fort de la maison Je vais te mettre au pas !
151.
Ça y est, il est arrivé le nouveau bidule, le bidule de la mort, qui met au placard les gadgets ringards ! Tu vas voir c'est extra ce qu'on peut faire avec le nouveau bidule, on bidule des tas de trucs et à la fin on se bidule ! On se bidule de partout, on se papouille on se bidouille, on a du bol, on se gondole jusqu'aux rotules ! Achètes le nouveau bidule, sinon tu vas passer pour un gros nul et les filles vont t'éviter à tout jamais ! Il est où le nouveau bidule ? Il est à toi, il est à moi, il est à nous ! Mais il est où, le nouveau bidule ? Dans tes poches ou dans ton cul ? Le principe du bidule, c'est un principe extra, dont le moindre n'est pas le principal ! Le nouveau bidule est tout nouveau, on sait pas à quoi ça sert et on s'en fiche : faut l'avoir pour être dans le coup, c'est tout ! Il est où le nouveau bidule ? Il est à toi, il est à moi, il est à nous ! Mais il est où, le nouveau bidule ? Dans tes poches ou dans ton cul ? " Voilà t'as acheté le bidule, ben ouais, mais c'est trop tard, le bidule c'est complètement nul, La mode a changé, change de trottoir, te voilà largué ! Aujourd'hui mon ami si t'as pas le Guiz-Guiz , t'es vraiment pas dans le coup !!! Allez, salut, et pense-y, le Guiz-Guiz, ça change la vie !!! " Il est où le nouveau bidule ? Il est à toi, il est à moi, il est à nous ! Mais il est où, le nouveau bidule ? Dans tes poches ou dans ton cul ?
152.
Pour plaire, tu mélanges l'improbable : Sartre et Dieudonné,/ l'apologie des extrêmes conserve l'esprit ouvert (ou l'esprit en conserve) Friedrich, roi de la drague, les peintres torturés / sous un ciel explosé, accompagnent les dérives de ton âme déglinguée La splendeur d'une défaite - Montpellier 4 - Marseille 5-, / tu mènes à la mi-temps pour te prendre une raclée, heureusement la loose rend sympa Courbet, non pas Courbis, t'aide à chauffer les japonaises / au Musée d'Orsay, à la fin tu rentabilises toujours ton ticket Le Punk a sauvé ta vie même si t'avais trois ans à l'époque, / que tu trouvais plus classe Travolta en pattes d'eph' sur la piste La guerre d'Espagne demain au supermarché, les révoltés en toc /, style Arno Klarsfeld en Armani qui dénonce la misère Ton âme est trouble grâce à Huysmans et aux livres compliqués/ écrits dans un français du siècle dernier qui fait chic à la télé L'art de l'autre est de la merde, non tu n'es pas jaloux, / c'est juste que tu penses avoir un sens critique super développé Tu joues dans un groupe de rock, tu tiens la guitare, / à la fin des concerts tu te roules par terre, on dirait un vrai rocker Et pourquoi ça ne marcherait pas, hein ? Ces techniques bidons pour se voiler la face et oublier qu'on est un gros nul, pourquoi ça marcherait pas, puisque ça marche sur toi ?
153.
La discipline intérieure qu'il ne faut jamais communiquer, ni dire, ni écrire, ni connaître tout à fait. Il ne se rassurait pas pour si peu. Il savait les beautés bientôt blettes. Les mots presque aussitôt renvoyés - un vrai mal de ventre de dire mal les choses qu'enfin chacun sait au fond. Pour ne plus se réserver qu'au geste, infiniment précis, délicat, sans trace, une fois seulement - vraiment beau. C'était cela l'aventure qui fermait les livres mais qui s'en nourrissait aussi quand même un peu. Fourre-tout de choses disparates et incomplètes qui donnait envie de continuer ou de tout laisser en plan. Exténuation de mots foutus. Tout était dans l'allure, le rythme de la démarche, l'intonation si longtemps affinée. C'était le sentiment qu'il fallait que cela soit maintenant. Tout le reste était perdu. Il fallait s'en moquer, ironiser à n'en plus finir. Fouetter la nostalgie jusqu'au sang. À ne plus rien comprendre - mais savoir ne pas écrire. Avoir l'allure des testaments urgents. Sans la préoccupation du néant et de la mort et du reste cela n'aurait pas valu. Et qu'on ne dise pas que cela n'était pas possible.
154.
Reste tranquille quand sans mépris L'homme s'admire dans la glace Efface doucement les quelques traces Qui hantent ton ventre meurtri Ta gentillesse me fait gerber Ta gentillesse me fait gerber Reste tranquille, dans ton ignorance, Tu crois qu'aimer pour deux suffit Le pardon n'est pas un médicament Je te trouve lâche dans ta bonté Ta gentillesse me fait gerber Ta gentillesse me fait gerber
155.
Le temps, je vois, nous manquera si nous faisons semblant de croire Que tout ira bien, que tout jouera en ma faveur si je te quitte On s'est usé, domestiqué, quand je dis oui, toi tu dis non De sentiments en sentinelles, une bonne gamelle, moi je m'en vais… Je ne t'aime plus Toi, tu m'aimes quand même Je ne t'aime plus, je ne t'aime plus Je pars trop tard, c'est sale je sais, tu te mutiles à tant donner Ne demande rien, pas une minute, ni un souvenir qui vaille la peine Qu'on se raccroche à des espoirs en toc, en vrac, j'ai mal au crâne De sentiments en sentinelles, une bonne gamelle, moi je m'en vais… Je ne t'aime plus Toi, tu m'aimes quand même Je ne t'aime plus, je ne t'aime plus
156.
Si disponible je suis quand tu veux jouer Aux poupées molles, la cravache à la main Tu es si belle, de doigts agiles en ongles longs Tu cognes enfin, je m'évanouis Fais de moi ce qu'il te plaît, si tu veux Corrige-moi dévore mes yeux moqueurs Transforme-toi en outil de douleur Mais par pitié, ne t'arrêtes pas… Déchire-moi, transperce la peau moite, oui, Déchaîne-toi, patauge dans mes entrailles et Aspire-moi, vrille mes tétons jusqu'au sang Tu me gifles, enfin, je m'évanouis Fais de moi ce qu'il te plaît, si tu veux Ecrase-moi, dévore mes yeux moqueurs Brûle moi je suis ta chose à toi Mais par pitié ne t'arrête pas Fais de moi ce qu'il te plaît, si tu veux Eventre-moi, je suis ta chose ta chair Piétine moi, je rampe, mon trésor Mais par pitié ne t'arrêtes pas
157.
A arpenter les rives intérieures de mon âme je n'ai rien appris : je veux partager du sang, on m'offre des plaintes / et des attentes un peu niaises sur le toit du monde, mais je n'ai plus d'amour, j'ai séché mon être à la flamme du cynisme / Le soir je me couche, mais à quoi bon dormir quand on dort déjà toute la journée, dormir pour quoi faire, sinon s'évader ? / Personne ne me demande pardon pour cet infini d'impossibilités, les chances que je n'ai pas eues et que je n'ai pas gâchées / Et puis je vais me lever et boire du thé infect et vaguement cuisiner, manger, digérer, jusqu'à ce que la nuit tombe / Ensuite m'asphyxier devant la télé, m'encombrer d'humains angoissés, le cerveau liquéfié, la vie pathétique / Fermer la porte fermer les yeux fermer son cœur crever d'être insensible, à tout fermer je suis barricadé / Je ne sais même plus comment appeler à l'aide, mes lèvres sont scellées, le garçon timoré bataille dans le vide / … comme la poussière, je stagne à la surface, comme un ulcère, je me pourris les nerfs.
158.
Un scaphandrier dans ma piscine Dans mon lavabo, dans le bidet Un scaphandrier au fond des draps Mais quand les draps sèchent, où se trouve le fond ? Un scaphandrier dans mes organes Muni d'une perceuse et d'un kilo de poussière Un scaphandrier dans mes entrailles Colmate les brèches, engrange les désirs Un scaphandrier dans un scaphandrier (autant de charisme qu'un poisson-rouge) Alors sa femme en plongée sous-marine Visite les lits d'autres moins absents Nos gestes affairés, nos mines affectées Produisent des allures de jouet mécanique L'ennui aussi, prépondérant A chaque bouffée d'air, j'étouffe Tu peux voir ailleurs, ailleurs c'est pareil En eau profonde s'épanouissent les menteurs…
159.
L'eau tiède 03:33
160.
161.
162.
163.
Visage Livre 02:20
164.
165.
166.
167.
168.
169.
170.
171.
172.
173.
Beau gitan 02:11

about

[WARNING: vos oreilles vont saigner]

Démos enregistrées depuis 1997, présentées en ordre chronologique, de la plus ancienne à la plus récente.

A noter que ces démos ne figurent pas sur les quatre volumes des compilations parues entre 2015 et 2022, sauf sous la forme de versions acoustiques ou alternatives.

"Non, ceci n’est pas une critique. Pour être honnête, on n’a pas encore fait le tour des 159 (sisi) morceaux qui étaient déjà sur Bandcamp. C’est un changement de titre qui nous a signalé cette très exhaustive collection de démos. Cet Adret n’est donc pas le pendant de l’Ubac paru récemment. Autre conseil consommateur, ce n’est pas par ce biais qu’il convient d’aborder la discographie de Centredumonde. Les excellents EP récents étant par contre des conseils sans réserve. Mais picorer ces morceaux bruts a été un plaisir qui aère la tête et les oreilles. Lire les titres est déjà une source de plaisir. Voilà, vous pouvez reprendre une activité normale." Marc Mineur - ESPRITS CRITIQUES

credits

released January 4, 2015

Fait maison, sauf:

- Freed from desire: Filippo Andrea Carmeni, Gala Rizzatto & Maurizio Molella
- The letter: Les Thugs
- Rapacity / Without any rankle / Irma / City Tree / Racing comets / Mandragora / Why he was: textes et chant par Nicolas Kerloch
- Le remède miracle: texte de Marc Demaison
- Le soleil se lève pour les imbéciles: adaptation d'un poème de Blaise Cendrars
- La nuit les saumons sortent: texte de Raymond Carver
- Je suis malade: Serge Lama & Alice Dona
- Love me, please love me: Michel Polnareff
- Londoniennes: poème de Louis Calaferte
- Chambre: poème de Jean-Pierre Duprey
- La fin du monde: poème de Gherasim Luca
- Une grenouille bleue: poème de Georges Perros
- Baignoire: poème de Roland Dubillard
- On meurt de rire: poème de Georges Perros
- L'homme d'ombre: poème de Jude Stefan
- Immeuble I: poème de Dominique Grandmont
- Illumination / Aristie / Aucun gâchis des heures nulles à croire pour rien: poèmes de Riwan Kerdraon
- Vois-tu dans les nuages?: texte et chant by Frédéric Rey
- Un onze avril sans elle: texte de Frédéric Rey
- Ces larmes ne sont pas pour toi: texte de Isabelle Thomas
- Echos télescopés: texte et chant by David Jestin

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Centredumonde France

Depuis 1997, Centredumonde compose des chansons que personne n'écoute, et il ne s'arrêtera que le jour de sa mort!

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