1. |
Allons dormir
03:35
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Allez viens, allons dormir
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2. |
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Nos vies, fragiles de lenteur,
Dans la poussière, endormies ;
Sous un arbre mort, je veille.
Par-delà le fleuve, se taisent les feux.
Quand le ciel vous rejette
La nuit, seule, apaise la douleur.
Tout ce qu’on pouvait espérer
C’est un cercueil climatisé.
Les néons nous appellent, nous avançons sans but,
Aveuglés de désirs, il y a dans ton cœur le sourire d’une pute.
Le vent sur les plaines efface son prénom,
Malgré tes promesses, elle t’attend à reculons.
Nous étions des héros
Glorifiés par des lâches
Dans des villes fantômes
Qui étaient surpeuplées
On t’a tiré dans le dos
Pour un serment brisé
À cause d’une fille de joie
Et toi, tu l’aimais,
… et toi, tu l’aimais.
Tout ce qu’on pouvait espérer
C’est un cercueil climatisé.
Le rougeoiement du soleil, au petit matin, sur les cadavres des chevaux,
Me surprend en pleine rêverie, dans un lupanar où l’or est liquide
Et les hommes sans honneur, mon frère, tu n’as pas su dire non,
Alors ton corps à mes pieds gangrène mon cœur puis le dévore.
Nous étions des héros
Glorifiés par des lâches
Dans des villes fantômes
Qui étaient surpeuplées
On t’a tiré dans le dos
Pour un serment brisé
À cause d’une fille de joie
Et toi, tu l’aimais,
… je vais te venger.
Tout ce qu’on pouvait espérer
C’est un cercueil climatisé.
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3. |
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J’ai vu les hommes chercher l’ivresse dans le ventre des loups et ressentir la faim
J’ai vu des chiens à tête humaine demander leur chemin au dernier des crétins
J’ai vu des femmes le cœur en feu s’enfuir en souriant quand tout était perdu
J’ai vu des enfants sans enfance s’enfoncer dans le vide pour se sentir vivant
J’ai vu les hommes chercher l’ivresse dans le ventre des loups et ressentir la faim
J’ai vu des chiens à tête humaine demander leur chemin au dernier des crétins
Je vois les hommes chercher l’ivresse dans le ventre des loups et ressentir l’infini
Je vois les hommes chercher l’ivresse dans le ventre des loups et ressentir l’infini
Ce monde nous va si peu
Et il nous le rend bien
Quand je bois je me sens mieux
Quand je bois je me mets à croire
Que tout pourrait changer
Il ne faut pas oublier
À quel point nous sommes humains
Dans le ventre des loups
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4. |
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Sidney Govou, c’est fou, même quand tu joues, tu n’es pas là
Tu tires à côté, tu ris, tu te fiches du résultat
Perdre ou gagner, aucune importance quand on brûle les pistes de danse
Tes nuits enflammées se prolongent sur les terrains du monde entier
Ta nonchalance, ton air chaloupé, le whisky-coca, les femmes bon marché
Des ruelles de Lyon aux faubourgs d’Athènes, tu traînes ton spleen, ta dégaine
Sidney Govou, je te remercie, j'avais pas compris ta rébellion
Tu m’as appris que l’absence à soi-même est synonyme de liberté
I'm Sidney Govou I'm drunk
I'm Sidney Govou I'm drunk
I'm Sidney Govou I'm drunk
I'm Sidney Govou I'm drunk
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5. |
La science au Moyen-Âge
04:54
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Elle n’était pas tout à fait mon genre
Elle lisait Dante et moi Despentes
De ses jupes plissées se dégageait un charme désuet
Mes regards tombaient sur ses chevilles
Le train a freiné
Elle est tombée
De tout son poids
Sur mes genoux
Elle s’est excusée
En rougissant
J’ai ramassé
Son magazine… sur la science au Moyen-Âge
Nous avons parlé des machines volantes de Vinci
De Roger Bacon, de Galilée, de Fibonacci
La terre était immobile dans l’univers
Et les flammes dévoraient les hérétiques
J’étais prêt à trahir
Mon serment ferroviaire
Ne jamais séduire
Une fille dans un train
Au moment de descendre
J’ai bredouillé adieu
Elle m’a mis dans les mains
Son magazine… sur la science au Moyen-Âge
Je suis rentré chez moi
Me maudissant
De n’avoir pas osé
Prolonger l’instant
De rage je trépignais
Dans mon salon
Sautillant sur place
Comme un ***
Je me suis replongé
Dans son magazine
Je voyais son visage
À chaque page
Ses lèvres murmuraient
À mon attention
"Regarde, je t’ai noté
Mon numéro espèce d’idiot"
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6. |
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Elle marche pieds nus
Sur les gravillons
Je chante pieds nus
Sur son gazon
Comme on a bien bu
Elle mord un citron
C’est un truc un peu cru
Et je deviens un peu con
Elle porte une robe d’hormones
Et une couronne de larmes
Elle ouvre la porte de ses serres
Puis me lacère intégral
Elle demande du classique
De l’instantané
Un instant mélodique
Que je vais gâcher
Cachée derrière la musique
Elle se déshabille
Elle dit « c'est quoi ce slip ? »
Je lui dis « oublie »
Elle ne porte plus qu’une robe d’hormones
Et une couronne de larmes
Elle m’ouvre la porte de ses serres
Puis me lacère intégral
Cachée derrière la musique
Elle se déshabille
Elle ouvre la porte
Elle marche pieds nus
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7. |
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Tout le monde a raison, tout le monde est chiant
Tout le monde a raison, tout le monde est chiant
Tout le monde a raison, tout le monde est chiant
Tout le monde a raison, tout le monde est chiant
Tout le monde a raison, tout le monde est chiant
Tout le monde a raison, tout le monde est chiant
Tout le monde a raison, tout le monde est chiant
Tout le monde a raison, tout le monde est chiant
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8. |
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On ne joue pas sur les tombes
Parce que la place manque
En plus, ce n’est pas plat mais incliné
Et des gens viennent
Y déposer quelques fleurs
Leur mine est si allongée
Que l’on a peur que leurs cœurs ne tombent
Et n’écrasent nos jolis jeux
On s’en éloigne donc
Autant qu’un ennemi
En se retournant de temps à autre
Pour jauger la distance
On ne joue pas sur les tombes
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9. |
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Arrête de parler aux morts
Ils ne reviendront pas
Et pourtant tu les vois
Autour d’une table
Ouvre les yeux
Protège ton cœur
Ils parlent de toi
En buvant du vin mort
Tu les convoques
Quand tu te saoules
Ou quand tu rêves
Mais ils n’obéissent pas
Et pourtant ils sont là
Certains morts
Vivent encore
Mais tu ne les vois plus
Il y a leurs reflets
Dans tes pensées
Il te suffirait
De décrocher
Et d’écouter les voix
Te dire qu’elles t’ont aimé
Mais tu ne ressembles plus
À ce que tu étais
Dans ton appartement
Les affiches de concert
D’il y a vingt ans
Font des clins d’œil
Aux trous dans ton cœur
Ton bras malade se tend
Vers mon bras malade
Et nous nous caressons
Dans l’aube qui ne vient pas
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10. |
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11. |
Et dehors il pleut
05:35
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Les lourds gagnent toujours.
Et dehors il pleut, j’ai la mauvaise et répétitive manie de regarder par la fenêtre,
Je peux m’asseoir dessus et décrire ce que je vois ou ressens ou imagine ou fantasme et oublie et trafique à longueur de temps.
Et dehors il pleut, un chien traverse la rue. Il y a l’hôtel et le tabac, le magasin de meubles.
Je me cache dans un tiroir.
Une jeune maman s’excuse en riant de m’avoir dérangé.
Son visage rond recouvre la lumière, je ne vois plus que ses yeux.
Et puis ses pensées se fixent sur une commode où je ne suis pas.
L’homme, lui, est impassible, il dit oui, il dit oui à tout, rien que pour avoir la paix,
Répondre oui ma chérie puis s’enfuir entre les gouttes de pluie vers un lieu protégé des interventions perpétuelles de l’autre, de tous les autres que la terre peut porter,
On dirait que la productivité dans la fabrication de ces autres si vivants, vivants au point de créer du vide autour d’eux, est inaltérable et ne connaîtra jamais de baisse de régime.
Oui, et je me réfugie dans ma collection de souvenirs.
Le passé est notre sauvegarde.
Nous glorifions des faits à priori sans intérêt.
L’humanité se construit une mythologie mensongère.
Oui, et encore oui. Oui et peu importe, notre monde est humain et si peu sérieux.
Il y a le magasin de meubles et dans un tiroir je suis coincé.
Dehors il pleut, la rue fonctionne au ralenti.
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12. |
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Dans mon appartement, jour après jour je traîne
Je dérive en pensées, de mon lit à la Seine,
Je n'ose plus sortir à cause de ceux qui s'aiment
Par la main ils se tiennent, au creux des matins blêmes
A une époque, tu sais, je croyais que les filles
Atténuaient la douleur d’un monde sans poésie
J’étais con comme un balai, je buvais pour hâter
Le naufrage des amours, à jamais inachevés
Nous devrions peut-être devenir un peu fous
Juste pour rire, briser quelques verrous
Nous devrions sortir, pour aller voir en nous
Et qui sait ? Un soir tomber sur nous
Vous enlacer, vous embrasser le cou
Un peu le dos, et puis vos mains beaucoup
Et puis vos mains beaucoup
Je poursuis mon voyage en dévalent les pentes
Avec Verlaine, Rimbaud, l’ivresse sans l’absente
J’écris cette chanson, pour toi qui me hante
Dans mon esprit brumeux ton regard m’enchante
Nous devrions peut-être devenir un peu fous
Juste pour rire, briser quelques verrous
Nous devrions sortir, pour aller voir en nous
Et qui sait ? Un soir tomber sur nous
Vous enlacer, vous embrasser le cou
Un peu le dos, et puis vos mains beaucoup
Et puis vos mains beaucoup
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13. |
Contre le printemps
04:06
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À l’instar des fous, je me crois lucide
Je tempête contre vous, ou contre le vide
Je suis né malade, je suis né mourant
Quand je me balade, c’est en maugréant
Contre le printemps
Contre le printemps
Contre les gens
Et le beau temps
Dans les allées fleuries, glamour et parodies
D’amour, vues de biais : O le printemps est niais !
Mais quand je te retrouve, je jette mon âme aux orties
Je me mets à parler de la pluie et du beau temps
On a toujours l’air un peu idiot quand
On parle de la pluie et du beau temps
Il est douloureux de masquer nos pensées
Ne pas dire je t’aime, je vais te blesser
Contre le printemps
Contre le printemps
Contre les gens
Et le beau temps
On a toujours l’air un peu idiot quand
On parle de la pluie et du beau temps
Il est douloureux de masquer nos pensées
Ne pas dire je t’aime, je vais te blesser
Contre le printemps
Contre le printemps
Contre les gens
Et le beau temps
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14. |
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La vieille douleur
Me distrait
Tout le jour
En ton absence
Une fanfare sourde :
Mes nerfs dansent
En silence la valse
Des repentis
Le ciel absinthe
Colore tes lèvres
Dans nos palais déserts
Entre chienne et vipère
Les guerres lasses
Ne laissent que des perdants
On se dit adieu
À contretemps
M’aimeras-tu encore si je me tue ?
M’aimeras-tu encore si je me tue ?
La nuit se retire
Des terminus bondés
Les trépassés
Aux paupières lourdes
Grimacent de joie
De nous savoir en miettes
Mais comme toujours
Tu déploies ta beauté
M’aimeras-tu encore si je me tue ?
M’aimeras-tu encore si je me tue ?
Un de ces jours
Pendant que tu dormiras
Je te quitterai
Mais je n’irai nulle part
On ne joue pas au poker
Avec le passeur
Quand on traverse le fleuve
Vers l’enfer
M’aimeras-tu encore si je me tue ?
M’aimeras-tu encore si je me tue ?
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15. |
Tout est si fragile
03:00
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Je me levai, et tout était quelconque, je crus d’abord que j’étais pardonné
Quand j’approchai, tremblant de froid, la lumière se dérobait
c’était le ciel qu’on avait remplacé
c’était ton amour que j’avais négligé
quand les souvenirs
transpercent le silence
et que même la violence
finit par se tarir
conviens que le pire
est privilège des anges
À travers les fenêtres de ma vie liquidée tes yeux laissent en dépôt un déluge de nerfs
S’il te plaît trouve pour moi dans toute la terre une seule blessure que l’amour a guéri
c’était le ciel qu’on avait remplacé
c’était ton amour que j’avais négligé
quand les souvenirs
transpercent le silence
et que même la violence
finit par se tarir
conviens que le pire
est privilège des anges
tu vois c’est sans hâte
que je reviens sur mes pas
O ma douleur tout finit par casser
tout est si fragile
et blessant à la fois
tout est si fragile
c’était le ciel qu’on avait remplacé
c’était ton amour que j'avais négligé
quand les souvenirs
transpercent le silence
et que même la violence
finit par se tarir
conviens que le pire
est privilège des anges
tu vois c’est sans hâte
que je reviens sur mes pas
O ma douleur tout finit par casser
sauf la corde, pour me pendre,
sauf la corde
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16. |
Presque disparition
05:03
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La discipline intérieure qu’il ne faut jamais communiquer, ni dire, ni écrire, ni connaître tout à fait.
Il ne se rassurait pas pour si peu.
Il savait les beautés bientôt blettes.
Les mots presque aussitôt renvoyés – un vrai mal de ventre de dire mal les choses qu’enfin chacun sait au fond.
Pour ne plus se réserver qu’au geste, infiniment précis, délicat, sans trace, une fois seulement – vraiment beau.
C’était cela l’aventure qui fermait les livres mais qui s’en nourrissait aussi quand même un peu.
Fourre-tout de choses disparates et incomplètes qui donnait envie de continuer ou de tout laisser en plan.
Exténuation de mots foutus.
Tout était dans l’allure, le rythme de la démarche, l’intonation si longtemps affinée.
C’était le sentiment qu’il fallait que cela soit maintenant.
Tout le reste était perdu.
Il fallait s’en moquer, ironiser à n’en plus finir.
Fouetter la nostalgie jusqu’au sang.
À ne plus rien comprendre – mais savoir ne pas écrire.
Avoir l’allure des testaments urgents.
Sans la préoccupation du néant et de la mort et du reste cela n’aurait pas valu.
Et qu’on ne dise pas que cela n’était pas possible.
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17. |
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18. |
Low horizontal
03:45
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En bas on s’active entre les gouttes de pluies formatées à l’ennui
C’est l’automne en ville et chaque balcon porte son mort-vivant
Vers des cieux halogènes, en face les miroirs reflètent d’autres miroirs
Où est mon visage ? Quelqu’un le cache entre ses mains
Je suis ce que je gagne, les chiens rêvent de chiens, les pauvres de hi-fi
Et moi d’un avenir à l’horizontale, logé à crédit
Je nage sur les toits, de là où je suis je peux cracher
Sur les couples qui passent, et là où je vais je peux noyer
L’ombre de moi-même
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19. |
La France qui pense
03:09
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La France qui pense
se donne de l’importance
des millions de génies
s’exhibent à la télé
de l’eau dans le cerveau
des torrents d’amertume
s’exprimer c’est facile
quand on a rien à dire
certains prennent un micro
envahissent nos oreilles
les prolétaires adorent
les idoles qui se plaignent
d’autres plus musclés
s’amusent avec une balle
on leur donne des médailles
comme à la fin d’une guerre
dans les magazines
il y a des recettes
pour réussir sa vie
sans personnalité
on nous refourgue des rêves
que même mon chien débile
n’échangerait jamais
contre sa pâtée
bien sûr il y a l’alcool
qui fait passer le temps
entre chaque razzia
au supermarché
on remplit son caddie
de bidules en plastique
acheter c’est rassurant
le tiers-monde est ici
la France qui pense
se noie dans l’arrogance
d’un mirage poétique
c’est la démocratie
on a le droit de vote
choisir un président
qui pisse contre le vent
jusqu’à l’abrutissement
voilà toute la beauté
d’un système bien huilé
qui muselle les pauvres
à coups d’allocations
ici le but ultime
c’est croquer à pleines dents
sa part du capital
merci pour l’idéal
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20. |
Soluble
08:07
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Avec un litre d’acide sulfurique, ton corps se dissout en un clin d’œil
Comme j’aimerais te voir dans une baignoire, faire couler l’eau puis t’oublier
Dans ma baignoire je mettrais ceux qui croient exister et l’affirment
En permanence, ceux qui bradent leurs rêves pour un présent apaisé
Laisser couler, une dernière fois, ne plus se taire, je le dis tout bas
Laisser couler, une dernière fois, ne plus se taire, je le dis tout bas
Je me boucherai les oreilles pour ne pas t’entendre hurler
Que le passé est tellement beau, les souvenirs sont invalides
Laisser couler, une dernière fois, ne plus se taire, je le dis tout bas
Laisser couler, une dernière fois, ne plus se taire, je le dis tout bas
Laisser tomber, encore une fois, autant s’y faire puisque c’est comme ça
Laisser tomber, encore une fois, autant s’y faire puisque c’est comme ça
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Centredumonde France
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