We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

Gang!

by Centredumonde

/
  • Streaming + Download

    Purchasable with gift card

     

1.
Allez viens, allons dormir
2.
Nos vies, fragiles de lenteur, Dans la poussière, endormies ; Sous un arbre mort, je veille. Par-delà le fleuve, se taisent les feux. Quand le ciel vous rejette La nuit, seule, apaise la douleur. Tout ce qu’on pouvait espérer C’est un cercueil climatisé. Les néons nous appellent, nous avançons sans but, Aveuglés de désirs, il y a dans ton cœur le sourire d’une pute. Le vent sur les plaines efface son prénom, Malgré tes promesses, elle t’attend à reculons. Nous étions des héros Glorifiés par des lâches Dans des villes fantômes Qui étaient surpeuplées On t’a tiré dans le dos Pour un serment brisé À cause d’une fille de joie Et toi, tu l’aimais, … et toi, tu l’aimais. Tout ce qu’on pouvait espérer C’est un cercueil climatisé. Le rougeoiement du soleil, au petit matin, sur les cadavres des chevaux, Me surprend en pleine rêverie, dans un lupanar où l’or est liquide Et les hommes sans honneur, mon frère, tu n’as pas su dire non, Alors ton corps à mes pieds gangrène mon cœur puis le dévore. Nous étions des héros Glorifiés par des lâches Dans des villes fantômes Qui étaient surpeuplées On t’a tiré dans le dos Pour un serment brisé À cause d’une fille de joie Et toi, tu l’aimais, … je vais te venger. Tout ce qu’on pouvait espérer C’est un cercueil climatisé.
3.
J’ai vu les hommes chercher l’ivresse dans le ventre des loups et ressentir la faim J’ai vu des chiens à tête humaine demander leur chemin au dernier des crétins J’ai vu des femmes le cœur en feu s’enfuir en souriant quand tout était perdu J’ai vu des enfants sans enfance s’enfoncer dans le vide pour se sentir vivant J’ai vu les hommes chercher l’ivresse dans le ventre des loups et ressentir la faim J’ai vu des chiens à tête humaine demander leur chemin au dernier des crétins Je vois les hommes chercher l’ivresse dans le ventre des loups et ressentir l’infini Je vois les hommes chercher l’ivresse dans le ventre des loups et ressentir l’infini Ce monde nous va si peu Et il nous le rend bien Quand je bois je me sens mieux Quand je bois je me mets à croire Que tout pourrait changer Il ne faut pas oublier À quel point nous sommes humains Dans le ventre des loups
4.
Sidney Govou, c’est fou, même quand tu joues, tu n’es pas là Tu tires à côté, tu ris, tu te fiches du résultat Perdre ou gagner, aucune importance quand on brûle les pistes de danse Tes nuits enflammées se prolongent sur les terrains du monde entier Ta nonchalance, ton air chaloupé, le whisky-coca, les femmes bon marché Des ruelles de Lyon aux faubourgs d’Athènes, tu traînes ton spleen, ta dégaine Sidney Govou, je te remercie, j'avais pas compris ta rébellion Tu m’as appris que l’absence à soi-même est synonyme de liberté I'm Sidney Govou I'm drunk I'm Sidney Govou I'm drunk I'm Sidney Govou I'm drunk I'm Sidney Govou I'm drunk
5.
Elle n’était pas tout à fait mon genre Elle lisait Dante et moi Despentes De ses jupes plissées se dégageait un charme désuet Mes regards tombaient sur ses chevilles Le train a freiné Elle est tombée De tout son poids Sur mes genoux Elle s’est excusée En rougissant J’ai ramassé Son magazine… sur la science au Moyen-Âge Nous avons parlé des machines volantes de Vinci De Roger Bacon, de Galilée, de Fibonacci La terre était immobile dans l’univers Et les flammes dévoraient les hérétiques J’étais prêt à trahir Mon serment ferroviaire Ne jamais séduire Une fille dans un train Au moment de descendre J’ai bredouillé adieu Elle m’a mis dans les mains Son magazine… sur la science au Moyen-Âge Je suis rentré chez moi Me maudissant De n’avoir pas osé Prolonger l’instant De rage je trépignais Dans mon salon Sautillant sur place Comme un *** Je me suis replongé Dans son magazine Je voyais son visage À chaque page Ses lèvres murmuraient À mon attention "Regarde, je t’ai noté Mon numéro espèce d’idiot"
6.
Elle marche pieds nus Sur les gravillons Je chante pieds nus Sur son gazon Comme on a bien bu Elle mord un citron C’est un truc un peu cru Et je deviens un peu con Elle porte une robe d’hormones Et une couronne de larmes Elle ouvre la porte de ses serres Puis me lacère intégral Elle demande du classique De l’instantané Un instant mélodique Que je vais gâcher Cachée derrière la musique Elle se déshabille Elle dit « c'est quoi ce slip ? » Je lui dis « oublie » Elle ne porte plus qu’une robe d’hormones Et une couronne de larmes Elle m’ouvre la porte de ses serres Puis me lacère intégral Cachée derrière la musique Elle se déshabille Elle ouvre la porte Elle marche pieds nus
7.
Tout le monde a raison, tout le monde est chiant Tout le monde a raison, tout le monde est chiant Tout le monde a raison, tout le monde est chiant Tout le monde a raison, tout le monde est chiant Tout le monde a raison, tout le monde est chiant Tout le monde a raison, tout le monde est chiant Tout le monde a raison, tout le monde est chiant Tout le monde a raison, tout le monde est chiant
8.
On ne joue pas sur les tombes Parce que la place manque En plus, ce n’est pas plat mais incliné Et des gens viennent Y déposer quelques fleurs Leur mine est si allongée Que l’on a peur que leurs cœurs ne tombent Et n’écrasent nos jolis jeux On s’en éloigne donc Autant qu’un ennemi En se retournant de temps à autre Pour jauger la distance On ne joue pas sur les tombes
9.
Arrête de parler aux morts Ils ne reviendront pas Et pourtant tu les vois Autour d’une table Ouvre les yeux Protège ton cœur Ils parlent de toi En buvant du vin mort Tu les convoques Quand tu te saoules Ou quand tu rêves Mais ils n’obéissent pas Et pourtant ils sont là Certains morts Vivent encore Mais tu ne les vois plus Il y a leurs reflets Dans tes pensées Il te suffirait De décrocher Et d’écouter les voix Te dire qu’elles t’ont aimé Mais tu ne ressembles plus À ce que tu étais Dans ton appartement Les affiches de concert D’il y a vingt ans Font des clins d’œil Aux trous dans ton cœur Ton bras malade se tend Vers mon bras malade Et nous nous caressons Dans l’aube qui ne vient pas
10.
11.
Les lourds gagnent toujours. Et dehors il pleut, j’ai la mauvaise et répétitive manie de regarder par la fenêtre, Je peux m’asseoir dessus et décrire ce que je vois ou ressens ou imagine ou fantasme et oublie et trafique à longueur de temps. Et dehors il pleut, un chien traverse la rue. Il y a l’hôtel et le tabac, le magasin de meubles. Je me cache dans un tiroir. Une jeune maman s’excuse en riant de m’avoir dérangé. Son visage rond recouvre la lumière, je ne vois plus que ses yeux. Et puis ses pensées se fixent sur une commode où je ne suis pas. L’homme, lui, est impassible, il dit oui, il dit oui à tout, rien que pour avoir la paix, Répondre oui ma chérie puis s’enfuir entre les gouttes de pluie vers un lieu protégé des interventions perpétuelles de l’autre, de tous les autres que la terre peut porter, On dirait que la productivité dans la fabrication de ces autres si vivants, vivants au point de créer du vide autour d’eux, est inaltérable et ne connaîtra jamais de baisse de régime. Oui, et je me réfugie dans ma collection de souvenirs. Le passé est notre sauvegarde. Nous glorifions des faits à priori sans intérêt. L’humanité se construit une mythologie mensongère. Oui, et encore oui. Oui et peu importe, notre monde est humain et si peu sérieux. Il y a le magasin de meubles et dans un tiroir je suis coincé. Dehors il pleut, la rue fonctionne au ralenti.
12.
Dans mon appartement, jour après jour je traîne Je dérive en pensées, de mon lit à la Seine, Je n'ose plus sortir à cause de ceux qui s'aiment Par la main ils se tiennent, au creux des matins blêmes A une époque, tu sais, je croyais que les filles Atténuaient la douleur d’un monde sans poésie J’étais con comme un balai, je buvais pour hâter Le naufrage des amours, à jamais inachevés Nous devrions peut-être devenir un peu fous Juste pour rire, briser quelques verrous Nous devrions sortir, pour aller voir en nous Et qui sait ? Un soir tomber sur nous Vous enlacer, vous embrasser le cou Un peu le dos, et puis vos mains beaucoup Et puis vos mains beaucoup Je poursuis mon voyage en dévalent les pentes Avec Verlaine, Rimbaud, l’ivresse sans l’absente J’écris cette chanson, pour toi qui me hante Dans mon esprit brumeux ton regard m’enchante Nous devrions peut-être devenir un peu fous Juste pour rire, briser quelques verrous Nous devrions sortir, pour aller voir en nous Et qui sait ? Un soir tomber sur nous Vous enlacer, vous embrasser le cou Un peu le dos, et puis vos mains beaucoup Et puis vos mains beaucoup
13.
À l’instar des fous, je me crois lucide Je tempête contre vous, ou contre le vide Je suis né malade, je suis né mourant Quand je me balade, c’est en maugréant Contre le printemps Contre le printemps Contre les gens Et le beau temps Dans les allées fleuries, glamour et parodies D’amour, vues de biais : O le printemps est niais ! Mais quand je te retrouve, je jette mon âme aux orties Je me mets à parler de la pluie et du beau temps On a toujours l’air un peu idiot quand On parle de la pluie et du beau temps Il est douloureux de masquer nos pensées Ne pas dire je t’aime, je vais te blesser Contre le printemps Contre le printemps Contre les gens Et le beau temps On a toujours l’air un peu idiot quand On parle de la pluie et du beau temps Il est douloureux de masquer nos pensées Ne pas dire je t’aime, je vais te blesser Contre le printemps Contre le printemps Contre les gens Et le beau temps
14.
La vieille douleur Me distrait Tout le jour En ton absence Une fanfare sourde : Mes nerfs dansent En silence la valse Des repentis Le ciel absinthe Colore tes lèvres Dans nos palais déserts Entre chienne et vipère Les guerres lasses Ne laissent que des perdants On se dit adieu À contretemps M’aimeras-tu encore si je me tue ? M’aimeras-tu encore si je me tue ? La nuit se retire Des terminus bondés Les trépassés Aux paupières lourdes Grimacent de joie De nous savoir en miettes Mais comme toujours Tu déploies ta beauté M’aimeras-tu encore si je me tue ? M’aimeras-tu encore si je me tue ? Un de ces jours Pendant que tu dormiras Je te quitterai Mais je n’irai nulle part On ne joue pas au poker Avec le passeur Quand on traverse le fleuve Vers l’enfer M’aimeras-tu encore si je me tue ? M’aimeras-tu encore si je me tue ?
15.
Je me levai, et tout était quelconque, je crus d’abord que j’étais pardonné Quand j’approchai, tremblant de froid, la lumière se dérobait c’était le ciel qu’on avait remplacé c’était ton amour que j’avais négligé quand les souvenirs transpercent le silence et que même la violence finit par se tarir conviens que le pire est privilège des anges À travers les fenêtres de ma vie liquidée tes yeux laissent en dépôt un déluge de nerfs S’il te plaît trouve pour moi dans toute la terre une seule blessure que l’amour a guéri c’était le ciel qu’on avait remplacé c’était ton amour que j’avais négligé quand les souvenirs transpercent le silence et que même la violence finit par se tarir conviens que le pire est privilège des anges tu vois c’est sans hâte que je reviens sur mes pas O ma douleur tout finit par casser tout est si fragile et blessant à la fois tout est si fragile c’était le ciel qu’on avait remplacé c’était ton amour que j'avais négligé quand les souvenirs transpercent le silence et que même la violence finit par se tarir conviens que le pire est privilège des anges tu vois c’est sans hâte que je reviens sur mes pas O ma douleur tout finit par casser sauf la corde, pour me pendre, sauf la corde
16.
La discipline intérieure qu’il ne faut jamais communiquer, ni dire, ni écrire, ni connaître tout à fait. Il ne se rassurait pas pour si peu. Il savait les beautés bientôt blettes. Les mots presque aussitôt renvoyés – un vrai mal de ventre de dire mal les choses qu’enfin chacun sait au fond. Pour ne plus se réserver qu’au geste, infiniment précis, délicat, sans trace, une fois seulement – vraiment beau. C’était cela l’aventure qui fermait les livres mais qui s’en nourrissait aussi quand même un peu. Fourre-tout de choses disparates et incomplètes qui donnait envie de continuer ou de tout laisser en plan. Exténuation de mots foutus. Tout était dans l’allure, le rythme de la démarche, l’intonation si longtemps affinée. C’était le sentiment qu’il fallait que cela soit maintenant. Tout le reste était perdu. Il fallait s’en moquer, ironiser à n’en plus finir. Fouetter la nostalgie jusqu’au sang. À ne plus rien comprendre – mais savoir ne pas écrire. Avoir l’allure des testaments urgents. Sans la préoccupation du néant et de la mort et du reste cela n’aurait pas valu. Et qu’on ne dise pas que cela n’était pas possible.
17.
18.
En bas on s’active entre les gouttes de pluies formatées à l’ennui C’est l’automne en ville et chaque balcon porte son mort-vivant Vers des cieux halogènes, en face les miroirs reflètent d’autres miroirs Où est mon visage ? Quelqu’un le cache entre ses mains Je suis ce que je gagne, les chiens rêvent de chiens, les pauvres de hi-fi Et moi d’un avenir à l’horizontale, logé à crédit Je nage sur les toits, de là où je suis je peux cracher Sur les couples qui passent, et là où je vais je peux noyer L’ombre de moi-même
19.
La France qui pense se donne de l’importance des millions de génies s’exhibent à la télé de l’eau dans le cerveau des torrents d’amertume s’exprimer c’est facile quand on a rien à dire certains prennent un micro envahissent nos oreilles les prolétaires adorent les idoles qui se plaignent d’autres plus musclés s’amusent avec une balle on leur donne des médailles comme à la fin d’une guerre dans les magazines il y a des recettes pour réussir sa vie sans personnalité on nous refourgue des rêves que même mon chien débile n’échangerait jamais contre sa pâtée bien sûr il y a l’alcool qui fait passer le temps entre chaque razzia au supermarché on remplit son caddie de bidules en plastique acheter c’est rassurant le tiers-monde est ici la France qui pense se noie dans l’arrogance d’un mirage poétique c’est la démocratie on a le droit de vote choisir un président qui pisse contre le vent jusqu’à l’abrutissement voilà toute la beauté d’un système bien huilé qui muselle les pauvres à coups d’allocations ici le but ultime c’est croquer à pleines dents sa part du capital merci pour l’idéal
20.
Soluble 08:07
Avec un litre d’acide sulfurique, ton corps se dissout en un clin d’œil Comme j’aimerais te voir dans une baignoire, faire couler l’eau puis t’oublier Dans ma baignoire je mettrais ceux qui croient exister et l’affirment En permanence, ceux qui bradent leurs rêves pour un présent apaisé Laisser couler, une dernière fois, ne plus se taire, je le dis tout bas Laisser couler, une dernière fois, ne plus se taire, je le dis tout bas Je me boucherai les oreilles pour ne pas t’entendre hurler Que le passé est tellement beau, les souvenirs sont invalides Laisser couler, une dernière fois, ne plus se taire, je le dis tout bas Laisser couler, une dernière fois, ne plus se taire, je le dis tout bas Laisser tomber, encore une fois, autant s’y faire puisque c’est comme ça Laisser tomber, encore une fois, autant s’y faire puisque c’est comme ça

about

Gang! - Compilation de démos

"Pas deux comme lui en France (normal pour un Centredumonde) et c'est peut-être mieux ainsi…" Matthieu Dufour - POP, CULTURES & CIE

"Écorché vif, songwriter important, Joseph Bertrand, alias Centredumonde, propose depuis juin un second volume à sa compilation démos aujourd’hui nommée Gang ! (après Bang !). Manière de rester en contact avec son public, manière aussi de fouiller dans ses propres archives, Joseph, avec Gang ! (Une autre introduction à Centredumonde), toujours chez L’Eglise de la Petite Folie mais uniquement en K7, crache l’idéal pour les étés solitaires : une compile qui sent « la bonne chaleur de l’animal », comme dirait Miossec. Avant un deuxième album pour 2019 ?" - Jean Thooris - SUN BURNS OUT

credits

released May 14, 2018

Compilation de 20 démos enregistrées at home entre 1998 et 2018, entre Brest et Paris.

All songs by Centredumonde, except:

- "On ne joue pas sur les tombes": poème d'Emily Dickinson
- "Et puis vos mains beaucoup": texte de Frédéric Rey
- "Presque disparition": texte de Riwan Kerdraon

Joseph Bertrand : plein de trucs
The Callstore: arrangements et chœurs sur "Aussi lent que le Mexique"
David Jestin: texte et chant sur "Pieds nus"

Mixage : Joseph Bertrand
Mastering : John Trap
Artwork : GWL Graphismes

license

all rights reserved

tags

about

Centredumonde France

Depuis 1997, Centredumonde compose des chansons que personne n'écoute, et il ne s'arrêtera que le jour de sa mort!

contact / help

Contact Centredumonde

Streaming and
Download help

Report this album or account

If you like Centredumonde, you may also like: