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La première démo de “D’un simple regard” date de juin 2004 et s’appelait “Mon regard désintégrateur de fringues”. Elle fait partie de la dernière salve de chansons enregistrées à Brest avant mon départ pour l’Île-de-France et une merveilleuse existence de bureaucrate acouphénique, durant laquelle, les premières années, je me mettrai musicalement en pause avant de reprendre, en 2008, la pop de chambre.

J’ai joué ce morceau dans le cadre du festival Astropolis, en août 2004; délicieuse fin d’après-midi au centre d’art Passerelle, avant le groupe Nouvelle Vague – version Mélanie Pain et Camille, qui était déjà dans son registre d’échevelée au regard fixe.

Un bon vieux seul en scène, guitare électrique et platine CD posée sur une chaise, entre chaque chanson je devais faire attention que le morceau suivant ne démarre pas tout de suite, c’était un peu casse-gueule mais c’était l’angle recherché, le karaoké amélioré.

Le texte du livret illustre bien celui que j’étais à l’époque: “Joseph Bertrand, 29 ans, 29 kilos (mais 29 cm), 29 mois au RMI et 29 heures de sommeil par jour / une tonne de maquettes bidouillées, quatre vinyles épuisés, premières parties de Herman Düne, Françoiz Breut, Experience, AS Dragon et Miossec (parti en premier) / pas très travailleur, pas très patient, pas cohérent, pâte à modeler [pop tuméfiée]”, le tout accompagné d’une photographie de moi moustachu (bien avant la mode des hipsters), tenant une mandoline cabossée, achetée à Prague l’hiver précédent.

“Hiver! Hiver! Canicule particulière” étant peu avancé, en octobre dernier, j’ai proposé à Gildas de partir de l’instrumental que j’avais utilisé pour le concert d’Astropolis et d’y ajouter des arrangements et de nouvelles pistes de voix – pimper une vieille chanson mal fichue, un truc de gros flemmard, mais je voulais absolument terminer ce EP avant la fin de l’année, pour clôre 2021 en beauté.

Et donc, à travers l’espace et le temps, s’engagea un dialogue entre deux versions de moi, le fumiste de 29 ans et le névrosé de 46 ans, arbitré par les arrangements de Gildas – j’ai en partie réécrit le texte, qui nous semblait un brin agressif (je moquais la laideur des filles du coin) et puis, au fond, voir à travers les vêtements des filles n’a jamais été un fantasme: je n’ai surtout pas envie de savoir ce qu’ils cachent quand, par ailleurs, la tricherie est la norme – maquillage, gainage, lissage, tissus flottants et talons hauts, qui les matins blêmes disparaissent sous la lumière crue.

Maintenons, tant que nous le pouvons, le mystère de nos personnalités stratifiées, mille-feuilles humains, soyons complexes, difficiles à décrypter, impossibles à cataloguer, refusons que chaque bouchée ait le même goût que la première bouchée, même si le mille-feuilles, ça reste une pâtisserie de bas-étage plutôt salissante et qui se dessèche très vite.

lyrics

Dans la rue, les filles avancent : visages éteints, longues jambes nues
Nous habitons une ville perdue, où même les moches mènent la danse

Mais toi, tu sais, que moi, je vois
A travers le réel et les robes en soie

Dans la ville la nuit les filles rêvent qu’elles sont les plus jolies

Dans la rue, les filles se pensent égéries d’un royaume mental
Avec leurs cœurs pour capitales, l’aveuglement est la sentence

Mais toi, tu sais, que moi, je vois
A travers le réel et les robes en soie

Dans la ville la nuit les filles
Dans la ville la nuit les filles
Dans la ville la nuit les filles
Dans la ville la nuit les filles

Dans la nuit absente, je flirte, je cherche des filles à traverser
La peau qui colle sous le tee-shirt, je me déteste de désirer

Dans la ville la nuit les filles rêvent qu’elles sont les plus jolies
Égéries d’un royaume mental, avec leurs fesses pour capitale

Mais toi, tu sais, que moi, je vois
A travers le réel et les robes en soie
Mais toi, tu sais, que moi, je vois
A travers le réel et les robes en soie

credits

from Hiver! Hiver! Canicule particuli​è​re, released December 10, 2021
Texte: Joseph Bertrand

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