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A-Ha et moi, c’est d’abord une histoire de concurrence entre deux mecs valeureux.

Dans les années 80, quand je voyais la gueule de Morten Harket, je me disais que ce type était mon double maléfique, il m’avait volé mon visage et ma coupe de cheveux, il était mon moi adulte, beau comme un dieu, yeux bleus et mèches au vent, moi j’étais tellement à côté de mes pompes, dans une réalité qui ne me convenait pas (et pourtant, j’ai eu une enfance assez heureuse, je crois), que je m’imaginais prince polonais, adopté par mes parents, je m’appelais Alexander, en pensée mon sabre fendait le vent tandis que sur mon cheval harassé je tenais tête – vainement - aux chars allemands.

Une seule fois je suis monté sur un cheval et je suis tombé, maintenant, les chevaux, je les mange.

Quand j’ai rencontré Gildas, une fin d’après-midi de 2015, à la terrasse d’un café rue Trudaine, nous n’avons pas échangé un seul mot, ni un seul regard.

Il s’agissait de boire quelques verres puis d’assister à un showcase d’Olivier Mellano aux Balades Sonores, nous étions entourés de connaissances, bières, cacahuètes, timidité, je me faisais tout petit.

Sa femme est très belle mais c’est bien lui que j’observais du coin de l’œil, tant j’étais attiré par cette sensualité assumée, bonhomme, brune, regard espiègle et phrases courtes sans effets de manche. La simplicité, quoi. Je me suis dit : « Toi, un jour, tu seras mon pote ».

Principe de base n°78 : régulièrement, j’explique à mes enfants que jamais l’on ne doit se laisser choisir, en amour comme en amitié. Une main tendue, une idée partagée, un cœur offert, ne sont pas des cadeaux que l’on vous fait.

Un peu plus tard, un pari. Si Gildas avait déjà sorti des albums, il était vierge de concerts et alors j’ai placé mes billes : « Mec, si tu as les balls, je t’accompagne ».

S’ensuivront une poignée de prestations aventureuses, entre Bretagne et Paris, dont la dernière, aux Trois Baudets en novembre 2019, signera l’acmé de notre collaboration : la pandémie en cours se chargera de mettre un terme à notre cavalcade vers le succès.

Bon, et Morten Harket, dans tout ça ? Bah, facile : « Take on me » est la chanson préférée de tous les temps de Gildas.

En juin 2020, souhaitant le surprendre et lui faire plaisir, je lui envoie une version instrumentale ultra cheap, puis d’autres, encore plus décousues, une année entière à tâtonner, je ralentis le tempo, je tente de convoquer un orchestre klezmer, j’ajoute des percussions africaines, je peine, je galère à traduire le texte (les paroles sont tellement cons) et, de manière générale, je comprends que la suite d’accords se prête peu à des arrangements alambiqués.

A la longue, je perds le fil et m’embourbe, Gildas se propose alors de prendre en mains les choses, à mon grand soulagement. Adios marécage musical, je me réfugie sous ma couette mentale !

Vous n’imaginez pas le nombre de chansons que j’ai abandonnées, à cause d’une intention initiale perdue en cours de route. Et le pire, c’est que lorsque, plus ou moins par hasard, bien plus tard, vous les ré-écoutez, parfois vous vous dites : « Oh mais c’est pas mal du tout, ce truc, qui est le génie qui a composé ça ? ». Le génie en question a dix ans de plus et une sacrée flemme de tout.

A l’automne 2021, Gildas se met au travail. Petit à petit, « Emmène-moi » s’extrait de la fange et commence à briller, imparfaite mais sincère, sans citation appuyée ni esbroufe, simple et respectueuse, il ne s’agit pas d’éclipser la chanson originale en se mettant bêtement en valeur (jurisprudence Nouvelle Star, The Voice et compagnie), ni de la sublimer (l’on ne saurait faire mieux), mais bien de lui rendre hommage, d’adresser un clin d’œil aux mômes que nous étions et de marquer d’une pierre musicale cette amitié débutée dans ma tête un après-midi de 2015, à la terrasse d’un bar rue Trudaine.

En l’écoutant, je me revois gamin, dans ma chambre aux murs couverts de posters du Top 50 (je me souviens encore du visage offusqué de ma mère quand j’avais accroché des photographies de Samantha Fox et de Sabrina), sortant le 45 tours de sa petite pochette, glissant le vinyle dans mon mange-disques orange et remuant la tête, lentement, bercé par la mélodie et le chant suppliant de Morten, qui me demandait conseil pour régler ses problèmes sentimentaux : « Dos rond et en avant, mec ! », lui répondais-je en pensée. Oui, déjà, à l’époque, niveau meufs, je m’y connaissais super bien.

Grâce à moi, Morten a eu un paquet d’enfants et, grâce à lui, j’ai passé une chouette année à bosser avec mon ami Garden With Lips.

lyrics

Alors on parle
De je ne sais quoi
Certainement d’un de ces trucs dont on parle
Quand on préfère ne pas s’exposer
Essaie d’éviter
De te dérober encore, ok ?

Emmène-moi
Emmène-nous
Là où je vais,
Survivras-tu ?

Pas besoin de rappeler
Les tenants, les aboutissants
J’avance sans penser
Tu sais comme j’apprends lentement
Et comme tu dis
Certains risques valent bien des regrets

Emmène-moi
Emmène-nous
Là où je vais,
Survivras-tu?

C’est toi qui le dis
Est un jeu ou juste la vie ?
Si je veux emmener
Ce que ta peau veut bien ma peau donner
T’es tu envolée ?
Moi je reviendrai pour toi, ok

Emmène-moi
Emmène-nous
Là où je vais,
Survivras-tu ?

credits

from Hiver! Hiver! Canicule particuli​è​re, released December 10, 2021
Texte: adaptation par Garden With Lips des paroles de Pal Waaktaar, Morten Harket et Magne Furuholmen

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