We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

L'odeur de la mort sur nos peaux en été

from No strass no stress by Centredumonde

/

about

« L’odeur de la mort sur nos peaux en été » fait partie d’une série de titres enregistrés en 2009, dès lors que j’eus fait la paix avec mes chers acouphènes – qui ne m’ont jamais quitté, ayant le bon goût d’empirer avec le temps, sans pour autant que j’abdique – et me suis offert un huit pistes numérique sur lequel je travaille encore, malgré l’acquisition de Cubase et autres bidules désincarnés.

Il s’agit d’une chanson d’apparence guillerette, douce et anecdotique, dont le cœur putréfié par le doute (« à quoi tu penses quand tu ne penses pas à moi ? ») se traduit, en plein milieu du morceau, par un pont dissonant à base de guitares samplées (Volées à qui ? Je ne sais plus), avant un retour vers une lumière à laquelle on ne veut plus croire, comme si j’avais invoqué le fantôme de Richard Brautigan.

Avez-vous déjà perçu l’odeur de votre peau après un bain de soleil ? Quand je renifle mes (gros) biceps, invariablement, je me mets à flipper. Ça sent le jambon tiède et qui dit viande dit mort : l’été me rappelle que je vais clamser et, des années durant, j’ai été incapable de mettre le nez dehors.

Pas de plages, pas de bronzage, pas de sable dans la raie des fesses, je traversais la saison maudite en ombre silencieuse, maigre et pâle sur mon canapé liquoreux.

Et puis, un jour d’été, respirant mon bras gauche, j’ai eu la dalle, la grosse dalle, une folle envie de barbaque, alors, par curiosité, j’ai mordu dans la chair molle ; j’ai bien aimé le goût salé et le fait d’être mortel et de n’avoir qu’à m’occuper de vivre, pour le reste on verra plus tard.

Me voilà enfin étourdi dans l’inertie ambiante – courir après un ballon, me baigner des heures durant dans une eau froide (bretonne) (froide, quoi) (bretonne, donc), reluquer les filles et me rappeler qu’en réalité elles sont moches comme moi et que nos stéréotypes sont aussi défectueux que mon imaginaire cannibale.

Carte postale d’une ancienne version de moi, sur la plage du Lido, au début des années 2000 : pantalon noir, chemise noire, Doc Martens noires, refusant de mettre un pied sur le sable ou dans l’eau, bougonnant contre l’absence de volonté qui le guide vers des endroits où il n’a pas envie d’aller. Si j’avais sous la main ce petit poseur prétentieux, névrosé, hypersensible et surtout très paresseux, il passerait un sale quart d’heure, nom d’un chien !!!

lyrics

Un beau ciel bleu sans nuages
est comme la mort ; c’est un œil fixe
sur nos mensonges et sur les jambes
interminables des filles qui ouvrent les cuisses
sans demander mille fois par jour si on les aime

Je préfère de loin le mauvais temps
les bourrasques de vent dans les arbres
et la pluie qui bondit sur les carreaux
je passe des heures à fumer des cigarettes
en me demandant à quoi tu penses quand tu ne penses pas à moi

Pendant la pluie, nous nous promenons
sans peur d’être dérangés pour une pièce
ou une remarque sur tes fesses tu es si jolie
et moi je hais les hippies sur les bancs
qui se bourrent la gueule toute la journée au gros vin qui pique le cœur

credits

from No strass no stress, released October 1, 2021
Texte: Joseph Bertrand

license

all rights reserved

tags

about

Centredumonde France

Depuis 1997, Centredumonde compose des chansons que personne n'écoute, et il ne s'arrêtera que le jour de sa mort!

contact / help

Contact Centredumonde

Streaming and
Download help

Report this track or account

If you like Centredumonde, you may also like: