about
La première ébauche de « Ma mort est folle à lier » remonte à novembre 2017 : après des années d’une fructueuse colocation avec Riwan K, le surfeur métaphysique, je venais d’emménager à Saint-Fargeau, et dans ce grand appartement silencieux, avec vue sur les arbres, j’apprenais lentement à vivre seul, sans voix amie pour me distraire quand j’étais tristounet ou me proposer de boire des bières en écoutant du Pavement sur un lecteur à cassettes – et tant pis si nous étions dimanche soir.
A deux pas, le parc Montsouris, dont les automnes fauves m’ont toujours séduit et que j’ai parcouru, de jour comme de nuit, avec mes conquêtes de passage, et qui infuse pas mal de textes écrits à cette époque ; « Ma mort est folle à lier » en fait partie.
J’avais en tête un chant de crooner aviné sur des accords basiques mais une fois passé entre les mains de mon ami Garden With Lips, le morceau avait une toute autre allure, pop et lumineuse, contrastée par des paroles mordantes, puisque derrière cette incarnation de ma propre mort cherchant à me tourmenter, je pensais en particulier à une chamaillerie aux pieds d’une ronde-bosse d’Antoine Etex, « Les naufragés ».
Se disputer avec moi est impossible, tant je maîtrise l’art de l’esquive ou de la fuite. Je suis un ninja des relations sentimentales, tapi dans l’ombre de mon ressenti, m’excusant pour tout et rien puis m’éloignant à pas feutrés, sans me retourner, un sourire mesquin aux lèvres.
Ma propre mort, je l’envisage comment ? Comme une chierie inéluctable qui me fait pester la nuit et dire à voix haute que c’est vraiment n’importe quoi et qu’il est très probable qu’elle m’épargne puisque jusqu’à preuve du contraire, je suis immortel.
lyrics
Ma mort, ma mort est folle à lier
Elle s’embrouille dans les dates de décès
La nuit me retient, elle réclame son dû, moi je déambule
Sur une lame de rasoir, ma mort est un peu nulle
Ma mort est un ciel débraillé
Elle adore me faire mariner
Pour me rappeler que tout bonheur a un prix à payer
Elle radote, elle doit s’ennuyer
Ma mort, ma mort, ma mort a ton visage
Ton pas léger, ta peau, ton rire sont des mirages
Ma mort, oh my love, je l’ai aimée un peu trop fort
Je voulais la posséder, devenir matador
Dans les parcs, je la courtisais en vain
Elle se taisait, rien n’était jamais bien
Ma mort, ma mort, ma mort a ton visage
Ton pas léger, ta peau, ton rire sont des mirages
Est-ce que ta peau est douce ?
Je fends l’air jusqu’au dernier souffle
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