about
Maxime le Magnifique est un avatar né au milieu des années 90 lors de l’écriture d’un court roman appelé « Valse agricole en queue majeure », dans lequel notre héros se lance avec succès dans la production de films zoophiles et, au travers de divers textes et comics strip, il vécut sa vie hétéronymique (coucou Pessoa!) jusqu’en 2000 et son décès prématuré, mis en scène dans une chanson aussi minimaliste que fut éclatante son existence de branleur décomplexé.
Maxime, l’ennemi du petit capitalisme (Maxime prend une grosse cuite et défèque sur sa carte bancaire) / Une déclaration en queue de poisson (Maxime se fait mordre le zboub par Youki, son chien demeuré) / Claque-fesses à Bristol (une semaine éthylique dans une ville naze durant laquelle il tenta de baiser une fille moche qui disait non) / L’enfer du vice (Maxime hésite entre boire et garder son argent) (il boit) / Le gratte-nuque à roulettes (étant donné que son ingrate de petite amie – Cynthia la bien nommée - ne veut pas lui gratter la nuque, il invente un appareil révolutionnaire et machiste – brevet déposé en 1997 et non, ce n’est pas un sex-toy) / Maxime ne perd jamais au Scrabble (en fait si, il perd tout le temps, mais comme il renverse le plateau de jeu avant la fin de la partie, il ne perd jamais) : telles sont les merveilleuses aventures de ce moi décomplexé, pas du tout, mais alors vraiment pas, vraiment pas du tout inspirées de la réalité.
Avant Maxime le Magnifique, il y eut Tom le Poète, qui passait son temps à draguer les filles de la cité universitaire de Kergoat et à voler leurs petites culottes, et je crois qu’avant ce sacré Tom c’était juste moi, donc pas grand-chose à dire (ou plein de trucs à cacher, mais c’est pareil).
En 2000, Yann Le Lay, boss du label Les Tartines, me propose d’enregistrer un EP qu’il sortirait en CD et organise une session d’enregistrement chez Sébastien, alias la moitié de Géant DiCallo, que je ne connais pas, et qui va souffrir, tant je me montre bordélique. Sébastien louait une jolie maison en pierres vers Saint-Brieuc et au petit matin il s’éclipsait pour écouter les oiseaux en bord de mer, tandis que je cuvais mes bières de la veille. Il possédait, outre une infinie patience, un enregistreur numérique et un très bon micro, mais que voulez-vous, avec un saboteur dans la place (du genre qui rote sa bière pendant une prise de voix), peu de chances d’obtenir un résultat potable : «Maxime, bien fait pour ta pomme » en fit les frais et resta à l’état de démo. Le CD sortira malgré tout, mais ça, c’est une autre success story, prends ça Jerry Maguire !
Et donc, la chanson continuait de me trotter en tête et comme elle était très simple (un orgue, quelques guitares, un chant pas chiant à chanter), j’ai fini par la mettre en boîte en 2001, dans mon appartement brestois de la rue de l’Amiral Courbet.
Maxime, qui se fait écraser par une voiture à la fin du morceau, interroge mon rapport à la poésie et aux filles : j’en ai beaucoup lu mais je ne pense plus qu’elle sauvera le monde. Je suis désormais vieux, donc je sais également que les filles se contrefichent de la poésie, à la rigueur elles peuvent aimer le poète, pour sa prestance et son statut social, mais putain j’en ai écrit des poèmes et jamais je n’ai mis qui que ce soit dans mon lit grâce à eux.
Bon, OK, ma lucidité légendaire m’oblige à considérer qu’il s’agissait peut-être de poèmes de merde.
Je vous laisse vérifier ce point, les amis ?
« Sondage de mon public féminin »
Un : appréciez-vous d'avoir l'exclusivité de mon talent ?
NON
Deux : pensez-vous que je doive tout le temps faire la vaisselle ?
OUI
lyrics
Sur les terrasses des cafés, Maxime faisait semblant d’écrire
On le voyait à chaque instant entouré de filles que les mots font vibrer
Il leur lisait les poèmes qu’il recopiait dans des livres obscurs
Il avait du succès auprès des plus naïves, celles qui croyaient fréquenter un artiste
Un jour, il fut démasqué par un serveur excédé de la maigreur des pourboires
Maxime s’est levé, terrassé par la honte, et en traversant, s’est fait écraser
Jamais on ne sut quoi inscrire sur sa tombe, moi j’ai pensé à : bien fait pour ma pomme
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