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Brest, février 1999. La flemme à l’état le plus pur : chanson a cappella, deux accords en boucle, tempo défaillant, harmonies hasardeuses et texte débile à souhait, j’adore.
En 2002, mon ami David S. m’avait tanné pour que je participe au tremplin CQFD des Inrockuptibles alors j’ai envoyé une cassette de « Si j’étais un homme, je serais une femme », afin d’être certain de ne pas être sélectionné, ce qui serait de toutes façons arrivé, et ce peu importe le morceau en lice.
(Aujourd’hui, dans un contexte où la question du genre paraît essentielle, bien plus que les famines et les guerres civiles, je ferais fureur, non ?)
Pour l’anecdote, au milieu des années 2010, j’ai été quelques mois durant abonné aux Inrockuptibles et, lassé par leur ligne éditoriale (il est où le rock?), je les ai quittés sans regrets, à la suite de quoi leur service clientèle m’a sollicité pour connaître les raisons de ma défection, ce à quoi j’ai répondu que – étant (et m’en excusant par avance) un homme blanc hétérosexuel cisgenre diplômé et financièrement autonome - je n’étais visiblement pas le lecteur espéré.
J’envie les femmes pour la variété des garde-robes et des coupes de cheveux, mais je vois aussi beaucoup d’inconvénients au fait d’être femme et, plus particulièrement - hormis si j’étais lesbienne (ce qui ne me prémunirait néanmoins pas contre les hommes) - il me serait impossible de fréquenter la gent masculine, que je connais trop bien puisque j’en fais partie, et que moi-même j’en suis un bien imparfait représentant - nous sommes une belle bande de bourrins : les mecs, bas les pattes, on n’approche pas la version féminine de Joseph Bertrand !!! (qui, sous le merveilleux pseudonyme de Centredumonde, seule en scène, magnétique, vêtue de noir et faisant du silence son allié, hypnotiserait le public rien qu’en soupirant de lassitude entre deux chansons).
Bon, OK, je sais que si j’étais une femme, je ne serais pas l’héritière de Nico ou de Barbara, mais plutôt le genre de personnage bordélique que joue Rebel Wilson dans ces comédies américaines dégénérées qui me font tant rire, et ça me va très bien : nulle n’est parfaite.
lyrics
Si j’étais un homme, je serais une femme
Si j’étais un homme, je serais une femme
Et je me ferais l’amour, l’amour tout seul
Et je me ferais l’amour, l’amour tout seul
Mes mains sont tellement douces, si fines mais si puissantes
Dans mon dos il y a des traces et sous mes ongles de la peau
J’aime poser ma tête, ma tête sur mon torse
Pour entendre battre mon cœur, mon cœur après l’amour
Si j’étais un homme, je serais une femme
Si j’étais un homme, je serais une femme
Et je me ferais l’amour, l’amour tout seul
Et je me ferais l’amour, l’amour tout seul
De mes ébats ne subsiste qu’une vague odeur
Peut-être ma sueur ou mon parfum : mon parfum
Je fume une cigarette en me caressant les cheveux
Tandis que je me raconte ma vie comme on le fait chaque première fois
Si j’étais un homme, je serais une femme
Si j’étais un homme, je serais une femme
Et je me ferais l’amour, l’amour tout seul
Et je me ferais l’amour, l’amour tout seul
Je me blottis auprès de moi dans ce grand lit tout chaud
Et quand je pars au petit matin je me laisse mon numéro
Comme ça je pourrai m’appeler si jamais je veux sortir
Aller au restaurant ou au cinéma, pour me séduire à nouveau
La première fois, c’est tellement beau
Si j’étais un homme, je serais une femme
Si j’étais un homme, je serais une femme
Et je me ferais l’amour, l’amour tout seul
Et je me ferais l’amour, l’amour tout seul
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